« Depuis les attentats du 13 novembre, le flot des commentaires ne s'est pas tari. Certains d'entre eux – dans la classe politique notamment, et récemment encore dans la bouche de Manuel Valls – remettent en cause de façon plus ou moins directe les travaux de sociologie soupçonnés d'« excuser » les horreurs perpétrées par les auteurs des attentats. »
Le livre de Bernard Lahire, Pour la sociologie. Et pour en finir avec une prétendue « culture de l’excuse » (en librairie le 7 janvier 2016)
Bruno Latour, auteur du très remarqué Face à Gaïa, était l'invité du 28 minutes d'Arte, présenté par Elisabeth Quin.
À partir de documents d’archives, inédits pour la plupart (photos, photogrammes de films, pochettes, affiches, fanzines, lettres, témoignages, poèmes), cette exposition à la Philharmonie de Paris restitue l’expérience sonore, visuelle, émotionnelle de la scène underground new-yorkaise, là où toutes les extravagances étaient permises.
Pour accompagner cette visite, le catalogue de l'exposition qui explore la genèse et l’histoire de ce groupe ignoré par le succès durant sa brève existence (1965-1970) malgré sa collaboration haute en couleur avec Andy Warhol. Ainsi que l'album, une version "48 pages" du catalogue regroupant les moments forts de l'exposition (en librairie le 14 avril).
Pour tous ceux que David Bowie a accompagnés, nous avions publié en 2015 pour la Grande exposition qui lui était consacrée à la Philharmonie de Paris :
Bowie, philosophie intime de Simon Critchley
« Comme ce fut le cas pour nombre d’adolescents anglais, tout a commencé le 6 juillet 1972. Ce jour-là, Bowie passait dans l’émission musicale culte de la BBC, Top of the Pops, pour chanter « Starman » - une performance à laquelle assista plus d’un quart de la population britannique. Lorsque cette créature aux cheveux orange, vêtue d’une combinaison de félin, passa son bras avec une nonchalance voluptueuse autour des épaules de Mick Ronson, je fus carrément sidéré. Ce ne fut pas tant la qualité de la chanson qui me frappa. Ce fut le look incroyable de Bowie. son aura sexuelle, son aplomb et son étrangeté. Ce mélange d’arrogance et de vulnérabilité était tout simplement hallucinant. L’expression de son visage trahissait une sorte de clairvoyance – une porte ouverte sur un monde de plaisir inconnus. […] J’avais douze ans. Ma vie venait de commencer. »
Retrouvez l'intégralité des livres parus entre août et décembre 2015 sous la forme de notre bulletin numérique.
À l'été 1953, un jeune homme de 24 ans quitte Genève et son université à bord de sa Fiat Topolino.
Nicolas Bouvier a déjà effectué de courts voyages ou des séjours plus long en Bourgogne, en Finlande, en Algérie, en Espagne, puis en Yougoslavie, via l'Italie et la Grèce. Cette fois, il vise plus loin : la Turquie, l'Iran, Kaboul puis la frontière avec l'Inde.
Il est accompagné de son ami, Thierry Vernet, qui documentera l'expédition en dessins et croquis.
Retrouvez le récit de ce fabuleux voyage dans cette édition grand format de L'usage du monde, où les dessins de Thierry Vernet prennent toute leur ampleur.
Une nuit cependant qu’il pleuvait à torrents l’eau envahit l’abri et descendit en cascade les marches des deux escaliers. […]
Le lendemain 10 décembre en maints endroits de la première ligne les soldats durent sortir des tranchées pour ne pas s’y noyer ; les Allemands furent contraints d’en faire de même et l’on eut alors ce singulier spectacle : deux armées ennemies face à face sans se tirer un coup de fusil.
La même communauté de souffrances rapproche les cœurs, fait fondre les haines, naître la sympathie entre gens indifférents et même adversaires. Ceux qui nient cela n’entendent rien à la psychologie humaine.
Français et Allemands se regardèrent, virent qu’ils étaient des hommes tous pareils. Ils se sourirent, des propos s’échangèrent, des mains se tendirent et s’étreignirent, on se partagea le tabac, un quart de jus ou de pinard.
Ah ! si l’on avait parlé la même langue ! […]
Ah ! que n’étiez-vous là, rois déments, généraux sanguinaires, ministres jusqu’au-boutistes, journalistes hurleurs de mort, patriotards de l’arrière, pour contempler ce sublime spectacle !
Extrait de l'ouvrage Les carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier, 1914-1918