Comment combler le fossé apparemment infranchissable séparant les sciences (chargées de comprendre la nature) et la politique (chargée de régler la vie sociale), séparation dont les conséquences deviennent de plus en plus catastrophiques ?
La nature a toujours constitué l'une des deux moitiés de la vie publique – celle qui nous unit –, l'autre moitié formant ce qu'on appelle la politique, c'est-à-dire le jeu des intérêts et des passions – qui nous divise. L'écologie politique a prétendu apporter une réponse mais, à cause des controverses scientifiques qu'elle suscite, à cause de l'incertitude sur les valeurs qu'elle provoque, elle oblige à abandonner la nature comme mode d'organisation publique.
Selon Bruno Latour, la solution repose sur une profonde redéfinition à la fois de l'activité scientifique (à réintégrer dans le jeu normal de la société) et de l'activité politique (comprise comme l'élaboration progressive d'un monde commun). Ce sont les conditions et les contraintes de telles redéfinitions qu'il explore ici.
Bruno Latour (1947-2022), sociologue et philosophie, professeur associé au médialab de Sciences Po, a notamment publié Face à Gaïa. Huit conférences sur le Nouveau Régime Climatique (2015), Où atterrir ? Comment s'orienter en politique (2017) et Où suis-je ? Leçons du confinement à l'usage des terrestres (2021).
1999-10-01 - Hervé Kempf - Le Monde des livres
À la croisée de la philosophie des sciences et de la philosophie politique, Bruno Latour propose une nouvelle façon de considérer l'écologie politique. Pour lui, la solution repose sur une profonde redéfinition à la fois de l'activité scientifique (à réintégrer dans le jeu normal de la société) et de l'activité politique (comme l'élaboration progressive d'un monde commun).
1999-10-07 - Politis
On reconnaîtra volontiers avec Bruno Latour que beaucoup de problèmes récents (amiante, sang contaminé, vache folle...) viennent de ce qu'il n'est plus possible de faire la différence entre le technique d'un côté, le social et le politique de l'autre. [...] Ne faut-il pas changer notre façon de voir sans attendre que des prions frappent à notre porte ?
1999-12-01 - Catherine Larrère - Le Monde des débats
Dans le résumé qu'il en fait lui-même, l'auteur présente son livre comme un ouvrage de philosophie politique de la nature ou encore d' épistémologie politique. Ainsi, étiqueté, celui-ci ne devrait intéresser a priori qu'un lectorat restreint. En réalité, son essai s'adresse au très large public intéressé par la conduite des affaires publiques. [...] L'ouvrage, d'une très grande richesse, fait appel à des notions dont la compréhension demande au non-spécialiste quelques efforts, mais ceux-ci sont facilités par les nombreuses notes et un glossaire.
2000-03-01 - Bulletin critique du livre français
Avec son ouvrage Politiques de la nature, Bruno Latour fait souffler un vent révolutionnaire bien nécessaire. En s'attaquant à un pan important de la philosophie occidentale restée très dépendante du dualisme platonicien, il nous met en garde à sa manière contre des totalitarismes de différentes natures.
2000-03-01 - Jean-Daniel Remond - Réflexion faite
Propos décapants où la recherche et la laïcité orthodoxes sont quelque peu malmenées.
2004-02-01 - Gilles Noussenbaum - Décision santé
Avertissement
Introduction : Que faire de l'écologie politique ?
Remerciements
1. Pourquoi l'écologie politique ne saurait conserver la nature ?
D'abord, sortir de la Caverne
Crise écologique ou crise de l'objectivité ?
La fin de la nature
L'écueil des représentations sociales de la nature
Le fragile secours de l'anthropologie comparée
Conclusion : quel successeur pour le collectif à deux chambres ?
Annexe du chapitre 1
2. Comment réunir le collectif
Difficultés pour convoquer le collectif
Premier partage : savoir douter de ses porte-parole
Deuxième partage : les associations d'humains et de non-humains
Troisième partage entre humains et non-humains : réalité et récalcitrance
Un collectif plus ou moins bien articulé
Conclusion : Le retour à la paix civile
3. Une nouvelle séparation des pouvoirs
Quelques inconvénients des notions de fait et de valeur
Le pouvoir de prise en compte et le pouvoir d'ordonnancement
Les deux exigences contradictoires captives dans la notion de fait - Les deux exigences contradictoires captives dans la notion de valeur
Les deux pouvoirs de représentation du collectif
Vérification du maintien des garanties essentielles
Conclusion : une nouvelle extériorité
4. Les compétences du collectif
La troisième nature et la querelle des deux " écopos "
Contribution des corps de métier à l'équipement des chambres
La contribution des sciences - La contribution des politiques - La contribution des économistes - La contribution des moralistes - L'organisation du chantier
Le travail des chambres
La réception par la chambre haute - La réception par la chambre basse
Conclusion : la maison commune, l'oikos
5. L'exploration des mondes communs
Les deux flèches du temps
La trajectoire d'apprentissage
Le troisième pouvoir et la question de l'État
L'exercice de la diplomatie
Conclusion : guerre et paix des sciences
Conclusion : que faire ? De l'écologie politique !
Notes
Glossaire
Bibliographie
Résumé de l'argument (pour lecteur pressé...).