Après l'effondrement de l'Empire soviétique, qui privait l'Occident de son si commode épouvantail " communiste ", des politiciens " désinhibés " et des publicistes en vue ont libéré dans le débat public français, au nom d'une nécessaire " décomplexion ", une parole jusqu'alors cantonnée dans les cénacles de l'extrême droite. Sous le prétexte de briser d'imaginaires " tabous " et d'en finir avec une prétendue " tyrannie de la bien-pensance ", ces pseudo-" iconoclastes ", dopés par les attentats du 11 septembre 2001, ont banalisé, en la parant souvent de vertus " républicaines ", une logorrhée empruntée au vocabulaire traditionnel des xénophobes nationalistes.
Dans cet essai au lance-flammes, mais rigoureusement documenté, Sébastien Fontenelle décortique les stupéfiants amalgames et les incessantes tricheries au fondement de ces discours " anticonformistes " sur l'immigration, la colonisation, les " Arabes " et, surtout, l'islam. Il explique comment ces falsificateurs, alors même qu'ils disposent d'un accès illimité aux médias dominants et que leurs idées sont reprises, à droite comme à gauche, par les plus hauts responsables politiques, se sont fait une spécialité de se poser en " dissidents " d'un système dont ils sont en réalité les premiers garants. En l'espace d'une décennie, dénonçant une imaginaire " pensée unique ", ils ont en effet assuré, par un constant truquage de la réalité, la perpétuation d'un vrai conformisme, érigeant le rejet de l'" Autre " (pauvre, étranger, immigré, musulman) en vertu cardinale d'un nouveau " réalisme ".
Un essai salutaire pour prendre toute la mesure de la perversion des discours qui saturent aujourd'hui l'espace public, sapant méthodiquement, au nom de la démocratie, les fondements mêmes de la démocratie.
Sébastien Fontenelle, journaliste, est notamment l'auteur de Les Éditocrates. Ou comment parler de (presque) tout en racontant (vraiment) n'importe quoi (en collaboration, La Découverte, 2009) et Vive la crise !, (Seuil, 2012).
Le journaliste Sébastien Fontenelle a publié aux éditions La Découverte un essai intitulé Les briseurs de tabous, dans lequel il s'en prend aux intellectuels et journalistes "anticonformistes" et selon lui au service de l'ordre dominant. Il décortique notamment les discours sur l'immigration, la colonisation et l'islam.
2012-10-30 - 20 Minutes
" Le bruit et l'odeur " (prologue)
" Un vent mauvais "
" Un racisme largement imaginaire "
" L'antisémitisme redevient de gauche "
" La vague iconoclaste "
La " tyrannie " de la " repentance "
" L'islam imaginaire "
" Jusqu'à la nausée "
" Les vérités qui dérangent "
" Philippe Val essentialise les "Arabes' "
" La grande peur des musulmans "
" Oui, d'accord, mais vous êtres d'où ? "
" Rien à voir avec l'extrême droite "
" Braver les foudres du politiquement correct "
" Le terrorisme de la bien-pensance "
" Une source inépuisable de préjugés bien-pensants "
" Des discours et des actes islamophobes "
" Une idéologie de haine "
" Libérer un discours raciste ".