Dès les premières années du XIXe siècle, une littérature faite exclusivement par des prolétaires a vu le jour en France. Elle a pris de multiples formes, de la critique sociale aux mémoires en passant par le manuel professionnel. Sa première manifestation a été la poésie. Elle n'a pas produit de très grands écrivains ni de très grands poètes, mais elle a suscité des centaines de talents et des milliers de livres ou recueils. Largement reconnue entre 1830 et 1848, elle est tombée lentement dans l'oubli sous le Second Empire pour retrouver, à travers de nouveaux représentants, une certaine audience entre les deux guerres mondiales. Généralement ignorée des historiens, cette littérature révèle un aspect essentiel de la culture et de la vie ouvrières, montre l'existence d'un véritable mouvement littéraire ouvrier, l'existence d'un phénomène social indispensable à connaître pour comprendre les ereurs, les hésitations, les combats et les espoirs du prolétariat.
Edmond Thomas est né en 1944. Il a exercé presque tous les métiers du livre. Il a fondé en 1971 la revue et les éditions Plein Chant qui se sont donné pour but de défendre les écrivains oubliés ou méconnus, notamment dans le domaine de la littérature prolétarienne.
Avant-propos
Introduction à la poésie ouvrière du XIXe siècle
Histoire vécue, histoire écrite
L'expression ouvrière
Naissance de la poésie ouvrière : le climat, les ancêtres
Les premières voix : le rôle de 1830
L'âge d'or
L'influence de Béranger
La chanson, les goguettes ouvrières, les chansonniers
Le compagnonnage et la chanson compagnonnique
Les ouvriers poètes et leurs contemporains
Les ouvriers poètes par eux-mêmes
Les ouvriers poètes occitans
Pour conclure provisoirement
Les ouvriers chansonniers
Félix Becker, ouvrier menuisier (1800-1854)
L. S. de Vevey, peintre en bâtiments
Vinçard Aîné, fabricant de mesures linéaires (1796-vers 1876)
Louis Festeau, horloger-bijoutier (1793-1869)
Louis Voitelain, ouvrier imprimeur (1798-1852)
Noël Mouret, commis de nouveautés (1812-1882) Auguste Alais, ouvrier bijoutier
Charles Gille, coupeur de corsets (1820-1856)
Eugène Pottier, emballeur, dessinateur sur étoffes, auteur de L'internationale (1816-1887)
Gustave Leroy, ouvrier brossier (1818-1860)
Claude Genoux, margeur d'imprimerie (1811-1874)
Francisque Bathol, maréchal-ferrant
Jules Jeannin, panacheur dans une fabrique de feuillage artificiel (1824-après 1900)
Alexandre Desrousseaux, ouvrier tailleur, employé, chansonnier célèbre (1820-1892)
Charles-Joseph Hermand, plâtrier (1815-1858)
Victor Rabineau, marbrier, ouvrier lithographe (1816-1869)
Charles Colmance, graveur sur bois pour impressions sur étoffes (1805-1870)
Francis Tourte, peintre sur porcelaine, commis négociant
Antoine Clesse, armurier (1816-1889)
Hippolyte Demanet, coordonnier, contrôleur d'omnibus (1821-1892)
Alexis Bouvier, ciseleur en bronze, puis écrivain professionnel (1836-1892)
Jacques Vacher, ébéniste (1842-1897)
Rémy Doutre, mineur, ouvrier mécanicien (1845-1885)
Joseph Landragin, cordonnier (1820-après 1897)
Charles Vincent, ouvrier tapissier (1826-1888)
Jean-Baptiste Clément, ouvrier, puis journaliste socialiste (1836-1903)
Ernest Chebroux, ouvrier typographe, puis imprimeur (né en 1840)
Jules Heurtel, ouvrier relieur
Eugène Baillet, ouvrier bijoutier et photographe ambulant (1829-1906)
Les compagnons
Agricol Perdiguier, menuisier (1805-1875)
Jean-François Piron, blancher-chamoiseur (1796-1841)
Pierre Capus, cordonnier-bottier (1809-1881)
Toussaint Guillaumou, cordonnier (né en 1813)
Frédéric Escolle, tailleur de pierres (1815-1902)
Jean Chopis, boulanger (1816-après 1901)
Emmanuel Collomp, cordier (1821-1893)
Jules Lyon, cordonnier-bottier
Morin, cordonnier-bottier
Henri Chabanne, tonnelier (né en 1828)
Louis-Pierre Journolleau, boulanger
Paul Calas, cordier
Joseph Potier, plâtrier, puis entrepreneur (1836 vers 1895)
François Martel, tisseur-ferrandinier
Galibert, tisseur-ferrandinier
J.-M. Benoît, tisseur-ferrandinier
A. Gaboriau, cloutier
Léon Castagné, chapelier
Ouvriers poètes et chansonniers occitans
Jasmin, coiffeur (1798-1864)
Coumbettos, dit Couquel, tourneur
Jean-Antoine Peyrottes, potier (1813-1858)
Jean Castela, meunier (vers 1827-1907)
André-Louis Granier, forgeron
Jean-Baptiste Veyre, sabotier (1798-1876)
Hippolyte Roch, ferblantier
Claude Daniel, ouvrier typographe
Guillaume Brousse, laboureur (1808-1883)
Alphonse Tavan, cultivateur (1833-1906)
Charles Rieu, dit Charloun, ouvrier agricole et terrassier (1845-1924)
Denis-Casimir Cassan, ouvrier imprimeur (1810-1883)
Justin Boillat, cordonnier, commis marchand de vin (1845-1914)
Amable Richier, maréchal-ferrant
Victor Gelu, boulanger (1806-1885)
Les ouvriers et artisans poètes
Pierre Genty, maréchal-ferrant (1770-1821)
Pierre-Marie Debacq, tailleur-fripier (né vers 1780)
Louis Fayeule, menuisier
Pierre Blanchard, tisserand, puis cabaretier (1779-1836)
Michel Legoupil, barbier-tisserand (né en 1792)
Hippolyte Tampucci, cordonnier, garçon de classe, employé (1802-1880)
Hégésippe Moreau, ouvrier imprimeur, correcteur (1810-1838)
Louis-Agathe Berthaud, vitrier, commis, journaliste (1810-1843)
Jules Mercier, homme de peine [?] (vers 1810-1834)
Charles Béranger, ouvrier horloger
Hippolyte Raynal, sculpteur sur corne et sur ivoire (né en 1805)
Jean Reboul, boulanger (1796-1864)
Marie-Éléonore Magu, tisserand (1788-1860)
Eugène Orrit, correcteur d'imprimerie (1817-1843)
Frédéric Durand fils, épicier
Théodore Michel, ouvrier menuisier (né vers 1822)
Marie Carpentier, couturière, puis inspectrice des écoles maternelles (1815-1878)
Louis-Marie Ponty, chiffonier, tireur de soufflet, vidangeur (1803-1879)
Théodore Lebreton, ouvrier indienneur (1803-1883)
Bénard, typographe
Louis Pélabon, ouvrier voilier (1814-1906)
Charles Poncy, maçon (1821-1891)
Charles Marchand, passementier
Antoinette Quarré, couturière (1813-1847)
Savinien Lapointe, cordonnier (1811-1893)
Constant Hilbey, ouvrier tailleur (né en 1817)
Joseph Lafon-Labatut, ouvrier lithographe (1809-1877)
P. Sécheresse, menuisier (1811-1857)
Mainvielle, ouvrier menuisier
Jérôme-Pierre Gilland, ouvrier serrurier (1815-1854)
Marc Gilland, typographe (né en 1854)
Jean-Louis Gonzalle, cordonnier (1815-1879)
Pierre Lachambeaudie, découpeur dans une fabrique de fleurs artificielles (1806-1872)
Faustin Bonnefoy, cordonnier
Edmond Tissier, ouvrier imprimeur-lithographe
Charles Beuzeville, potier d'étain (1812-1885)
Joseph Déjacque, commis de vente, colleur de papier peint (1822-1864)
Théodore Six, ouvrier tapissier (né vers 1811)
Louis Astouin, portefaix (1822-1855)
Jacques Bornet, ouvrier, baladin (1816-1873)
François Rouget, tailleur (1803-1868)
Charles-Auguste Grivot, tonnelier (1814-1856)
Nicolas Cirier, typographe (1792 vers 1869)
Armand Lebailly, correcteur d'imprimerie (1840-1864)
Pierre-Augustin Genicot, ouvrier bonnetier (né en 1820)
Médéric Charot, agriculteur (1846-1916)
Rose Harel, servante(née vers 1830)
Jules Prior, tonnelier (1821-vers 1890)
Augustine-Malvina Blanchecotte, couturière (1830-après 1897)
Gabriel Gauny, menuisier en parquets (1806-1889)
Hippolyte Matabon, typographe (1823-1899)
Eugène Chatelain, ouvrier ciseleur, puis journaliste (1829-1902)
Olivier Souêtre, correcteur d'imprimerie (1831-1896)
Marie Ravenel, meunière (1811-1893)
Georges Nicolas, typographe (né en 1839)
Bibliographie
Table des airs.