Malgré la visibilité croissante de la " question animale ", la confusion règne parmi ses divers commentateurs. Les termes dans lesquels le débat est posé, y compris dans les milieux progressistes, empêchent d'en comprendre les enjeux véritables.
C'est en particulier le cas pour la notion de " spécisme ", qui désigne une discrimination fondée sur le critère de l'espèce, et postule la supériorité des humains sur les autres animaux. Cette hiérarchisation des individus selon leur espèce a pourtant des effets très concrets : aujourd'hui, ce sont plus de 1 000 milliards d'animaux qui sont exploités et tués chaque année pour leur chair, parmi lesquels une vaste majorité d'animaux aquatiques. Comment est-il possible de continuer à justifier toutes ces souffrances et morts d'êtres pourvus de sensibilité ?
Cet ouvrage, en dévoilant l'impasse théorique, éthique et politique dans laquelle nous enferme la société spéciste, clarifie les réflexions développées par le mouvement antispéciste en France. Proposant une synthèse claire et accessible, Axelle Playoust-Braure et Yves Bonnardel montrent en quoi le spécisme est une question sociale fondamentale et plaident en faveur d'un changement de civilisation proprement révolutionnaire.
Introduction
1. De la " défense des animaux " à l'antispécisme
Les animaux ne sont plus ce qu'ils étaient – L'essor des études animales – L'antispécisme, un mouvement politique – Confusions et critiques
2. Mais qu'est-ce donc que le spécisme ?
Une révolution en éthique – Le spécisme est indéfendable – Êtres sentients et êtres non sentients – Spécisme et anthropocentrisme contre l'égalité animale
3. Le spécisme en actes : l'exploitation animale
Pourquoi parler d'animalisation des animaux ? – Le statut de propriété : ce qu'être le " bien d'un autre " implique – Des rapports d'appropriation et d'exploitation – L'élevage, ou la réification des animaux – Les animaux aquatiques, grands oubliés de la question animale – Le complexe animaloindustriel : une convergence d'intérêts aux effets monstrueux – Les chiffres du carnage – Une formidable entreprise d'occultation – Carnisme, publispécisme et mentaphobie
4. La viande, symbole du suprémacisme humain
Le végétarisme, un sacrilège – La symbolique de la viande – Le marquage de la domination – La logique du sacrifice – La viande, un " droit de l'homme " qui ne dit pas son nom ? – Un rapport au meurtre qui devient contradictoire
5. Le dogme humaniste
" On n'est pas du bétail ! " – Individus propriétaires et masse appropriée – Androcentrisme et anthropocentrisme – Animalité et humanité, des catégories politiques relationnelles – L'humanisme et la déshumanisation – Se distancier des animaux pour être plus humain – Une menace permanente d'animalisation – Une matrice commune – Une influence structurelle ? – Pour un humanisme corporel – La théorie de la page blanche – Lutter pour les humains en tant qu'animaux
6. Construire une solidarité animale
Des approches individuelle, collective et comportementale – De Henry Spira à L214 : des campagnes sectorielles en faveur de l'abolition générale – La lutte culturelle – Outiller l'activisme d'éléments de méthode – Développer des Zoopolis
Conclusion. Un monde sans humanisme