Les sciences et les techniques sont au cœur de nos vies quotidiennes et constituent les piliers de notre modernité. Elles ont transformé les modes de vie, les relations de pouvoir, nos identités et nos imaginaires. Controverses sur les OGM, enjeux du changement climatique et de sa prévision, nouvelles pratiques de communication et de circulation de connaissances sur Internet... Comment analyser les liens inextricables entre ce que l'on sait du monde, ce que l'on souhaite y faire et la façon dont on le gouverne ? Les théories et approches dominantes de l'économie, de la sociologie, de l'histoire ou de la science politique ont souvent ignoré ces enchevêtrements complexes.
Cet ouvrage propose un panorama du champ " Sciences, techniques et société ", très interdisciplinaire, qui s'est justement donné pour objet l'étude des transformations récentes et conjointes des façons de savoir, des formes d'expertise, des marchés, des espaces publics et des formes de gouvernement.
Christophe Bonneuil est historien au Centre A. Koyré (CNRS-EHESS). Ses recherches portent sur les rapports entre science, nature et société depuis la fin du XIXe siècle. Il a notamment publié Gènes, pouvoirs et profits (Quae, 2009, avec F. Thomas) et Science, technique et société (La Découverte, 2013, avec P-B. Joly), et l'Événement anthropocène (Le Seuil, 2013, avec J.-B. Fressoz).
Pierre-Benoit Joly est économiste et sociologue, directeur de recherche à l'INRA (Institut national de la recherche agronomique), Unité SenS (Sciences en Société) et directeur de l'IFRIS (Institut francilien recherche innovation société).
2013-07-22 - Guillaume Arnould - Liens socio
Les sciences et les techniques ont transformé les modes de vie, les relations de pouvoir, nos identités et nos imaginaires. Comment analyser les liens complexes entre ce que l'on sait du monde, ce que l'on souhaite y faire et la façon dont on le gouverne ? Les auteurs, historien et sociologue des sciences (CNRS/EHESS), d'une part, et économiste et sociologue (Inra), d'autre part, proposent un panorama du champ "Sciences, techniques et société", très interdisciplinaire.
2013-09-01 - Science et santé
Au cœur de la fabrique politique du modèle néolibéral, le système technicien joue un rôle crucial dans la gestion des risques et l'administration des biens. Comment analyser son impact sur la gouvernance des sociétés humaines ? Cet ouvrage entreprend de démêler l'écheveau des connexions entre savoirs et pouvoirs que nos démocraties représentatives tissent dans la sphère publique pour élaborer les expertises techniques: à la fois instruments et fétiches de la décision politique, dans des domaines aussi divers que les organismes génétiquement modifiés, la transition énergétique, la gestion des "communs" informationnels ou l'adaptation au changement climatique. Comment plonger les sciences dans le bouillon démocratique sans que se dilue l'autonomie si chèrement acquise des questionnements, tant cognitifs que politiques ? Le développement actuel des contre-expertises par les mouvements associatifs peut-il couvrir l'ensemble des questions émergentes ou faut-il trouver d'autres formes d'engagement ? La "coproduction des savoirs et l'innovation ouverte" seraient-elles une manifestation du nouvel esprit du capitalisme ?
2014-09-01 - André Priou - Le Monde diplomatique
Introduction / La fabrique conjointe des sciences et des sociétés
Naissance du domaine Science, technologie et société
Michel Foucault et le savoir-pouvoir
De la construction sociale des sciences et des techniques à la " coproduction "
STS, sociologie politique et renouvellement de la question du politique
Conclusion : la fabrique conjointe de l'ordre des savoirs et de l'ordre social, paradigme central du domaine STS
I / Sciences, innovations et économie : des sciences néolibérales ?
La thèse du New Production of Knowledge
Réception et critiques de la thèse du " mode 2 "
La notion de régime de production des savoirs
Un régime néolibéral de production des savoirs ?
II / L'opinion publique et la science : le progrès n'est plus ce qu'il était
Prendre le pouls d'une société récalcitrante
Objectiver les perceptions du public : psychologisation et psychométrie - Contextualiser les représentations du public : Mary Douglas et la théorie culturelle des risques
Des représentations à la dynamique des controverses
La dynamique des problèmes publics - Les apports des études sociales des sciences - Repenser les publics et leurs rapports aux technosciences
Les transformations du rapport de nos sociétés aux technosciences : que disent les théories sociales ?
Une société postindustrielle ? - Une société postfordiste ? - Une " société du risque " ? - Une modernité réflexive ? Une modernité liquide ? - Une société hypermoderne régie par l'éphémère et la logique de la mode ? - Un regard de longue durée
III / Science et gouvernement des risques : la fabrique de l'expertise
Démocratiser l'expertise ? Les dimensions politiques de l'expertise saisies par l'étude des pratiques
L'expertise scientifique comme technologie de pouvoir - Démocratiser l'expertise ?
La coproduction de l'expertise et de l'ordre politique : dimensions comparatives et transnationales
Des styles réglementaires nationaux - Dimensions comparatives et transnationales. Une approche par les épistémologies publiques ?
IV / Mettre les sciences en démocratie ? Les politiques de la participation
Penser la démocratie et la participation
La participation comme outil de gouvernance ou comme instrument d'émancipation
L'évaluation technologique participative comme phénomène européen
Comment analyser le tournant participatif ?
Une participation qui n'ouvre pas les boîtes noires de la science et la technique ? - Les apories politiques de la participation
V / Le retour de l'amateur ?
Des Lumières au fordisme : petite histoire de la disqualification de l'amateur
Un retour du profane ?
Profane, amateur, hacker ou militant ? La diversité des formes d'engagement
Savoirs en réseau
Capturer l'intelligence des foules : de nouvelles interfaces entre professionnels et amateurs
La coproduction des savoirs et l'innovation ouverte, nouvel esprit du capitalisme ?
Repères bibliographiques.