Sale boulot, boulots sales : le concept de dirty work tel qu'il est décrit par Everett C. Hughes désigne à la fois des activités professionnelles jugées dégradantes, dégoûtantes ou humiliantes, souvent en bas de l'échelle de la division du travail et certaines dimensions moins valorisantes présentes dans toutes les activités professionnelles, même les plus prestigieuses, et dont on essaie généralement de se débarrasser en les transférant au personnel subalterne et/ou aux salarié·e·s récemment arrivé·e·s ou moins intégré·e·s – précaires, sous-traitant·e·s, non. Ce numéro revient sur cette notion classique de sociologie du travail dans le cadre d'une réflexion sur les inégalités de genre en s'intéressant spécifiquement aux boulots sales dans lesquels les travailleurs et travailleuses sont directement en contact avec la salissure, les déchets, les fluides corporels. La variété des métiers étudiés permet de rendre compte des expériences multiples. Les articles invitent à poursuivre les travaux mobilisant la notion de sale boulot sous l'angle du genre dans d'autres secteurs professionnels qui ont explicitement les attributs des boulots sales (gestion de la mort, travail dans les égouts ou les abattoirs par exemple), mais aussi de les comparer aux secteurs hautement valorisés de l'espace social.
2020-06-22 - François Bordes - Entrevues
Parcours
Mirabelle, trouble-genre chez Madame Arthur,
par Tania Angeloff
Dossier,
coordonné par Pauline Seiller et Rachel Silvera
Sales boulots
Masculinité des chiffonniers et disqualification des chiffonnières à Paris (1830-1880),
par Caroline Ibos
Se dépenser et se préserver. Éboueurs et balayeurs du secteur public,
par Hugo Bret
Le tri des déchets ménagers. Inégalités de genre et santé au travail,
par Leïla Boudra
Se salir les mains pour les autres. Métiers de femme et division morale du travail,
par Christelle Avril et Irene Ramos Vacca
Mutations
Quand la performance du corps reproducteur devient un travail. La gestation pour autrui en Inde,
par Virginie Rozée
Des carrières sous le plafond de verre. Les femmes architectes en Lettonie soviétique,
par Eric Le Bourhis
Controverse,
coordonnée par Marlaine Cacouault-Bitaud et Maryse Jaspard
Féminicide
Introduction. Féminicide : une qualification nécessaire... et suffisante ?,
par Marlaine Cacouault-Bitaud et Maryse Jaspard
Le féminicide, est-ce si nouveau ?,
par Lydie Bodiou et Frédéric Chauvaud
Fémicide/féminicide. Les enjeux politiques d'une catégorie juridique et militante,
par Marylène Lapalus et Mariana R. Mora
Condamner le féminicide sans le nommer,
par Catherine Marie
Quels mots pour penser et combattre les féminicides ?,
par Diane Roman
Est-ce qu'une loi pourra mettre fin aux féminicides au Mexique ?,
par Fernanda Núñez
Critiques
Du genre dans la critique d'art,
de Marie Buscatto, Mary Leontsini et Delphine Naudier (dir.) par Catherine Rudent
Migration, Masculinities and Reproductive Labour: Men of the Home,
de Ester Gallo et Francesca Scrinzi par Vulca Fidolini
Apprenties Sages. Apprentissages au féminin,
de Frédérique Toudoire-Surlapierre, Alessandra Balotti et Inkar Kuramayeva par Ariana Capirossi
Mariage et filiation pour tous. Une métamorphose inachevée,
de Irène Théry par Marc Pichard
La tyrannie du genre,
de Marie Duru-Bellat par Catherine Louveau
Les inégalités de genre en Inde,
de Marius Kamala par Anne Castaing
La cause des femmes dans l'État. Une comparaison France-Québec,
de Anne Revillard par Sandrine Dauphin
La loi de la parenté. La famille, les experts et la République,
de Camille Robcis par Julie Landour
Mauvaises filles. Incorrigibles et rebelles,
de Véronique Blanchard et David Niget par Stéphanie Rubi
Les sciences du désir. La sexualité féminine, de la psychanalyse aux neurosciences,
de Delphine Gardey et Marilène Vuille (dir.) par Nicole Mosconi
Ouvrages reçus
Auteur∙e∙s
Résumés