Quand tout sera privé, nous serons privés de tout ! Ce slogan, vu dans les manifestations contre la réforme des retraites ou en défense de l'hôpital public, à l'hiver 2019-2020, est le révélateur d'une prise de conscience collective : alors que les controverses autour des privatisations n'ont longtemps intéressé que des cercles restreints, désormais des mobilisations citoyennes nombreuses s'opposent à ces opérations de prédation, considérant qu'il serait irresponsable d'abandonner des biens publics aux logiques concurrentielles.
Depuis 1986, la France est frappée par les privatisations. Avec le temps, le séisme a pris de l'ampleur et, après les banques, l'industrie et la finance, de nombreux secteurs stratégiques et services publics sont cédés aux appétits privés (aéroports, autoroutes, EDF) et d'autres sont directement menacés (Sécurité sociale, hôpital public, université, La Poste, SNCF). Le modèle français est démoli par pans entiers au profit d'une marchandisation généralisée.
Le nouveau capitalisme, plus tyrannique que le précédent, ne connaît pas de bornes, et ce livre apporte de nombreuses révélations sur l'affairisme qui a constamment accompagné ces cessions. Toutefois l'analyse de ce processus montre que toutes les grandes vagues de nationalisations du xxe siècle ont débouché sur des échecs. C'est pourquoi il invite à former un nouvel avenir loin du capitalisme (comme du communisme) d'État : celui des communs.
Avertissement et remerciements
Introduction
Le virus néolibéral
Les ravages de l'affairisme
Le risque mafieux
Le capitalisme rapace
Le mensonge
La destruction de l'État social
Les privations rampantes
À l'assaut de la Sécurité sociale
Marchandisation généralisée
L'État privatisé
Leçons anciennes
En guise de conclusion. L'espoir des communs
Annexe 1. Pour débattre de ce livre
Annexe 2. Mes échanges avec David Azéma
Bibliographie.