En 1948, la Déclaration universelle des Droits de l'Homme proclamait " le droit pour toute personne de quitter un pays y compris le sien ". Toujours d'actualité, ce droit à la mobilité et les migrations qui l'accompagnent relèvent aujourd'hui d'un enjeu global. Mais la difficulté à admettre cette perspective conduit les pays de destination comme de départ à un traitement inefficace. En cherchant à utiliser les migrations comme une variable d'ajustement national et à court terme, ils n'en tirent pas les bénéfices qu'elles peuvent procurer aux sociétés comme aux migrants.
S'appuyant sur de nombreuses analyses, les auteurs proposent des pistes concrètes pour poser un autre regard sur les migrations. Ils montrent qu'à rebours des politiques contre-productives de fermeture des frontières, une " bonne mobilité " abaisserait les coûts des migrations et en régulerait les flux et les incertitudes par une assistance et une information adéquate. Ils préconisent une gouvernance mondiale qui associerait, aux côtés des États, les syndicats, les entreprises et la société civile. Sans être une nouvelle institution, un tel dispositif, relié à l'ONU, faciliterait et coordonnerait les activités des organisations internationales, des gouvernements et des acteurs non-gouvernementaux dans leurs compétences respectives.
Ce travail est le fruit d'une collaboration entre le ministère des Affaires étrangères et européennes et un groupe d'experts ; une libre réflexion est ainsi mise à disposition des décideurs et du public.
Emmanuel Decaux est professeur de droit public à l' université Panthéon-Assas-Paris II et directeur du Centre de recherche sur les droits de l'homme de l'université Panthéon-Assas.
Catherine Wihtol de Wenden est directrice de recherche au CNRS (CERI- Sciences Po).
" L'objectif de cet ouvrage, fruit d'une collaboration entre des chercheurs et le ministère des Affaires étrangères, est "de regarder par-delà les frontières", afin d'anticiper et d'agir sur les enjeux de la mondialisation. Comme d'autres phénomènes, "les flux migratoires se sont mondialisés". On compte aujourd'hui près de 200 millions de migrants; Pour l'ouvrage, les politiques de fermeture des frontières sont "contre-productives", alors qu'une "bonne mobilité" abaisserait les coûts des migrations et en régulerait les flux et les incertitudes. "
LES ÉCHOS
2024-11-21 - PRESSE
Préface, par Anne Gazeau-Secret
Avant-propos
Introduction
1. Reconstruire l'enjeu des migrations
Une mobilité banalisée mais regardée comme dangereuse
Pour une gouvernance multi-acteurs
2. Un fait social ordinaire
Quelques chiffres
Les facteurs de la mobilité
De nouvelles tendances
3. Une combinaison d'acteurs et d'intérêts sociaux
Pour ou contre la liberté de circulation
La société civile : associations, syndicats et secteur privé
Les positions des OIG et des ONG
4. Une reconstruction sociale et globale
Les migrations comme bien public mondial
Les étapes de la gouvernance
5. Un paysage institutionnel fragmenté et inefficace
Des organisations et institutions dispersées
Les raisons de l'inefficacité du dispositif institutionnel
6. Les attentes institutionnelles
Avantages et limites des processus d'intégration régionale
Un espace de délibération recherché
7. Un projet de gouvernance mondiale pour la protection des migrants
La protection comme objectif prioritaire de gouvernance
L'hypothèque de la Convention internationale de 1990
L'hypothèse d'une Charte comme texte de référence
8. Un projet de gouvernance mondiale pour promouvoir une " bonne mobilité "
Les effets déstabilisateurs d'une mobilité dérégulée
Un principe fédérateur
Le renforcement de l'information
La formation de partenariats
L'optimisation des transferts
9. Une gouvernance mondiale sous forme de dispositif multi acteurs
Un dispositif souple
Une compétence politique
Une logique pluraliste
Utiliser les potentialités du Forum mondial sur la migration et le développement
Proposition de schéma
Conclusion
Annexes
1 : table des acronymes
2 : références documentaires
3 : liste des personnes auditionnées
Société civile
Commission européenne
Organisations internationales
Personnes qualifiées
Les auteurs.