Près de vingt ans après la mise en œuvre du " consensus de Washington " (1990), quel bilan peut-on tirer de la " bonne gouvernance " que les grandes institutions économiques internationales ont tenté d'imposer aux pays du Sud ? Et quels enseignements sur la mondialisation se dégagent des trajectoires contrastées qu'affichent les continents en développement ? Contre toute attente, les pays qui ont le plus bénéficié de la globalisation sont ceux qui, comme la Chine, l'Inde ou le Vietnam, ont le moins respecté ses règles. En comparaison, l'Amérique latine, qui s'était conformée aux principes de l'orthodoxie économique, n'a enregistré que de mauvais résultats. Ce n'est donc pas la libéralisation en soi qui permet le succès économique, mais les stratégies pragmatiques adoptées par les gouvernements, tenant compte des mutations indispensables mais aussi des caractéristiques nationales.
En rapprochant les évolutions réelles des théories dominantes sur la croissance et le développement, Dani Rodrik insiste sur la nécessité de faire rapidement évoluer les paradigmes de la mondialisation. Selon lui, il ne s'agit plus de libéraliser davantage, mais de créer dans chaque pays l'espace politique permettant de traiter les problèmes que pose l'ouverture. Ce premier ouvrage traduit en français de cet économiste à la renommée internationale réunit quatre essais (dont deux études de cas, Inde et Amérique latine), indispensables pour comprendre l'articulation entre développement et mondialisation.
Dani Rodrik, professeur d'économie politique internationale à l'université d'Harvard, est l'auteur de nombreux livres. Ses travaux sont centrés sur la recherche d'une " bonne économie politique " pour les pays émergents.
2008-10-24 - Clément Imbert - Non fiction
" Si le consensus de Washington a édicté les règles d'une "bonne mondialisation", ce sont les pays qui les ont le moins respectées qui s'en sont le mieux tiré. À l'heure où l'orthodoxie économique se trouve battue en brèche par une crise aux dimensions multiples, les États retrouvent un rôle que certains avaient voulu leur dénier. Dani Rodrik, professeur d'économie à Harvard, revisite ici les stratégies de croissance des pays dits "émergents" et montre que les vainqueurs ne sont pas forcément ceux que l'on attendait. "
L'EXPANSION
" L'ouvrage prend à contre-pied et la thèse libérale de l'ouverture économique maximale, celle qui est à l'origine du consensus de Washington de 1990, et le discours critique qui voit dans la mondialisation une entreprise de normalisation homogénéisant les économies nationales. "
ESPRIT
2024-11-21 - PRESSE
Introduction
1. Comment sauver la mondialisation de ses propres partisans ?
Les paradoxes de la mondialisation actuelle
Le nouveau sens commun
Les barrières à l'intégration économique internationale pèsent-elles sur la croissance ?
Le besoin d'" espace politique "
Peut-on accroître l'espace public sans trop de dommages ?
2. Stratégies de croissance
Des trajectoires nationales très contrastées
Ce que nous pensions et qui n'est (probablement) pas vrai
Le passage incertain des principes économiques aux dispositifs institutionnels
Retour à la réalité du terrain
Envisager la croissance en deux temps
En conclusion
3. Le mystère de la transition de l'Inde : de la " croissance hindoue " au boom de la productivité
Comprendre le décollage des années...1980
L'exposé des faits
Les explications qui ne fonctionnent pas
Une explication alternative
En conclusion
4. Pourquoi y a-t-il tant d'insécurité économique en Amérique latine ?
Un problème à plusieurs dimensions
Le traumatisme des années 1980
Le déclin de la sécurité de l'emploi
Volatilité macroéconomique et revenu des ménages : la méthode de la décomposition
Les origines de la volatilité macroéconomique : l'importance des mouvements de capitaux
Mobilité du capital et incidence du risque macro
Taux de change, mobilité du capital, volatilité macroéconomique
Flexibilité du taux de change et protection sociale
Institutions d'expression
En conclusion
Bibliographie.