Deux mois après la fin de la guerre anglo-américaine en Irak, la Tunisienne Sihem Bensedrine est revenue à Bagdad, pour retrouver Nacéra, une amie ingénieur dont elle avait fait la connaissance douze ans plus tôt. Une femme courageuse, qui lui avait fait découvrir alors la férocité de la dictature de Saddam Hussein. Mais dans l'Irak " libéré ", Sihem n'a pas retrouvé Nacéra. Bouleversée par ce qu'elle a vu, elle a décidé de lui écrire. Elle dit ici le choc qu'elle a éprouvé en découvrant une société détruite en profondeur par vingt-quatre années de terreur quotidienne. Il n'y a plus de femmes dans les rues, des bandes d'enfants abandonnés errent en quête de quelques dollars pour acheter les produits à sniffer. Les rues sont livrées aux immondices, Bagdad au chaos. " Ce n'est pas notre job ", expliquent les nouveaux maîtres du pays. La confrontation avec Bagdad est douloureuse, car c'est aussi avec elle-même que Sihem Bensedrine a rendez-vous dans sa quête de Nacéra. Découvrant les fosses communes et les salles de torture suréquipées, elle mesure le sens de cette débâcle pour les sociétés arabes qui ont si longtemps fermé les yeux, au nom du projet mythique de Saddam de " renaissance pour le monde arabe ". Cette Bagdad dévastée ne représente-t-elle pas le futur de ces sociétés, qui, de la Tunisie à la Syrie, sont elles aussi soumises au décervelage de dictatures au long cours ? C'est sa propre identité que Sihem a désormais à reconstruire.
Sihem Bensedrine, journaliste tunisienne et militante des droits humains depuis 1980 subit une persécution ininterrompue depuis l'arrivée au pouvoir de Ben Ali en raison de son activité au sein des ONG de droits de l'homme (LTDH, puis CNLT). Figure populaire de la résistance à la dictature, elle a été emprisonnée en 2001 pour avoir dénoncé la corruption, la torture et la dépendance de la justice en Tunisie.
" Non, ce livre n'est pas une énième dénonciation de la guerre américaine en Irak ! Ou plutôt pas seulement. C'est une dénonciation en règle de tous ceux qui n'ont pas voulu voir la vraie raison de la misère irakienne : le régime de Saddam. L'auteur accuse d'autres dictatures arabes qui abhorrent les droits de l'homme et qui chassent les penseurs libres. Lettre à une amie irakienne aborde, en somme, le prétendu "projet de renaissance pour le monde arabe" à travers le tableau des fosses communes et d'une population qui n'en peut plus. "
TÉMOIGNAGE CHRÉTIEN
" Le témoignage d'une femme, musulmane, qui s'interroge. "
COSMOPOLITAIN
" Ce qui fait l'intérêt de ce livre est moins les témoignages réunis, le récit de ce voyage, que les questions posées à tous ceux qui ont été victimes de totalitarismes. Que faire pour combattre l'horreur, la haine qui s'insinuent peu à peu et détruisent les rêves d'émancipation ? [...] Au-delà de ce que nous livre l'auteure, ce n'est pas seulement aux peuples arabes que s'adressent les questions de cette lettre, ce cri de détresse qui se termine par un message d'espoir sur un appel au "bon sens". Et sans doute faut-il y voir un appel à réfléchir au rassemblement de tous ceux qui n'ont pas d'autres choix que de s'élever contre la loi du plus fort. "
L'HUMANITÉ
" Le lecteur découvre les Irakiens sous un jour que les envoyés spéciaux européens ne pourront jamais lui montrer. "
VERSION FÉMINA
" Avec courage et lucidité, [Sihem Bensedrine] fait le récit de sa propre évolution. "
POLITIQUE INTERNATIONALE
2024-11-21 - PRESSE
Préface, par Florence Aubenas
Lettre à une amie irakienne
Les frontières
Le Tigre et la démocratie
La mosquée, seule alternative
May
Une élite tétanisée
Une nostalgie alimentée
Les " stars " de l'hôtel Palestine
Une race éteinte
Boom médiatique, boom politique
Le microcosme gris
Le poète qui a fait du tourisme carcéral
Les prisonniers libres
Le droit aux funérailles
Où étiez-vous ? L'ombre de Nacéra
Le sage d'Al-Mansour
À Sergio de Mello
Le prix de la liberté.