Les veilleurs du vivant
Avec les naturalistes amateurs

Vanessa Manceron

On a parfois l'impression que les espèces végétales et animales ont appris à se dissimuler au regard des humains. Est-ce le résultat de l'usage des pesticides et du réchauffement climatique ?
Vanessa Manceron s'est intéressée à une pratique scientifique discrète mais de plus en plus indispensable : connaître et reconnaître les plantes, les oiseaux, les papillons et autres insectes, les mondes vivants, tout autour de nous. Pour l'observer le mieux était d'aller en Angleterre, où la tradition naturaliste fait se côtoyer professionnels, universitaires et amateurs. Ce travail n'y est pas tenu pour un passe-temps marginal, mais considéré comme nécessaire. Cette science participative s'apparente à un savoir déambulatoire qui se déploie selon ses propres règles, en s'immergeant dans un territoire précis, délimité, pour y documenter régulièrement et systématiquement les espèces présentes, montrer comment elles se développent, gagnent du terrain ou régressent, voire disparaissent. Il faut apprendre à repérer les moindres indices, à les photographier mais aussi à les dessiner.
On suivra ainsi les plantes, les papillons comme les multiples oiseaux présents dans nos champs en apprenant une autre manière de regarder, de se rendre sensible aux minuscules différences, aux sons, aux variations de couleurs. Et ainsi toucher du doigt une autre manière de vivre et d'habiter.

Version papier : 21.00 €
Version numérique : 15.99 €
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Détails techniques
Collection : Les Empêcheurs de penser en rond
Parution : 25/08/2022
ISBN : 9782359252156
Nb de pages : 304
Dimensions : 14.0 * 20.5 cm
ISBN numérique : 9782359252163

Vanessa Manceron

Vanessa Manceron
Vanessa Manceron est anthropologue, chercheuse au CNRS. Elle est spécialiste du rapport au vivant et mène ses terrains d'enquête en France, en Angleterre et en Italie.

Extraits presse

L'anthropologue Vanessa Manceron s'est intéressée à une pratique scientifique discrète mais de plus en plus indispensable : celle des naturalistes amateurs à qui elle rend un vibrant hommage dans " Les veilleurs du vivant ". S'appuyant sur un périple qui la mène au cœur du Somerset, en Angleterre, mais aussi sur les écrits de nombreux scientifiques amateurs ou professionnels, elle livre un récit poignant sur les " zones grises lumineuses et fécondes " où se côtoient amoureux de la nature et citoyens éveillés, dans une perspective historique, esthétique, sensorielle et réflexive. Comme elle l'écrit, " pour les naturalistes amateurs, le sauvage est à portée de main, à toujours mieux connaître et dont on doit faire l'histoire ".

2022-08-23 - The Conversation

 

L'enquête, fascinante –; déroutante même parfois–;, suit ainsi Liz, Dudley ou encore Robin,décryptant la passion de l'une pour les plantes à fleurs sauvages, l'engagement de l'autre pour la sauvegarde des papillons, etc. Et montre à quel point la pratique naturaliste, même à l'heure des études phylogénétiques et des applications de reconnaissance de la faune et de la flore, reste " un procédé puissant pour se relier avec le vivant ".

2022-09-01 - V.G - Sciences et Avenir

 

L'anthropologue Vanessa Manceron a étudié ces scrutateurs de la nature. Son enquête, fascinante – précise et sensible – s'infiltre dans les interstices de la modernité pour mettre en valeur une pratique née au XVIe siècle. A ceux qui imagineraient désuet cet art de voir et de connaître, la force de ce livre est justement de démontrer combien, même à l'heure des études phylogénétiques et des applications de reconnaissance de la faune et de la flore, il reste "un procédé puissant pour se relier avec le vivant".

2022-10-04 - La Recherche

 

Elle restitue avec finesse le contexte proprement anglais d'une sociabilité villageoise dans une campagne où le sauvage existe encore, de même que le terreau de leur vocation, déliée des contraintes professionnelles et des injonctions de la science. Décrire les méthodes empiriques et les outils simples mobilisés dans cet espace de contribution permet d'en apprécier le résultat : une cartographie évolutive du vivant, précieuse pour les institutions de protection de la nature mais avant tout appropriée par chacun comme expérience vécue. (...) La parole recueillie ainsi que les extraits de journaux de terrain font vivre l'éthique naturaliste. C'est aussi un travail étayé par des lectures historiques et philosophiques qui en élargissent la perspective.

2022-12-01 - Sylvie Koller - Études

 

La justification du titre de l'ouvrage est de ce point de vue remarquable. Rappelant le premier sens de watch, "regarder avec attention, veiller", l'auteure inscrit les pratiques qu'elle observe dans le cadre plus large d'une histoire de la philanthropie anglaise ne se limitant pas aux humains, dont témoigne parfaitement l'expression d'animal charity. Veiller au vivant, c'est envisager la nature comme un ensemble – et même une société – d'êtres à secourir et comme un patrimoine à sauvegarder. [...] Le livre de Manceron est précieux : il témoigne de l'importance de la démarche ethnographique pour comprendre le caractère éminemment concret et littéralement vital des savoirs "sans qualité" des naturalistes amateurs.

2023-11-06 - Julien Bondaz - Gradhiva

 

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Table des matières

Introduction. Connaître et reconnaître.
1. Intrications
Une campagne anglaise
Se relier
Prendre soin
2. Appariements
Genèse
Au point de contact avec la chose aimée
Education sensorielle
3. Une fenêtre de l'existence
Complétude
S'émanciper
4. Assemblages
Microcosme
Élargir la focale
Agencements et variations
5. Concordances
Des spécimens et des images
Confusions
Pièges perceptuels
Fusionner
6. Merveilleuses créatures
Zoographie aviaire
Altérité et immersion
Entrouvrir le rideau
7. Disparitions
Toujours succombant
Que se passe-t-il ?
Fardeau de la responsabilité ?
Recomposer
Conclusion. Un certain régime d'attention.
Remerciements.
Bibliographie générale
Table des figures