Le mythe de l'entreprise - Jean-Pierre Le Goff

Le mythe de l'entreprise
Critique de l'idéologie managériale

Jean-Pierre Le Goff

Depuis le début des années quatre-vingt, la mode de l'entreprise et de son éthique s'est érigée à la dimension d'un véritable mythe, quasi-intouchable. Mais si les manifestations du mythe sont multiples et spectaculaires, on connaît beaucoup moins bien l' " idéologie managériale " qui en constitue la doctrine. C'est d'abord cette face obscure du mythe de l'entreprise qu'explore ici Jean-Pierre Le Goff : à partir d'une analyse critique approfondie de l'extraordinaire - et souvent comique - littérature que constituent les " chartes " et " projets d'entreprise " et de la façon dont ils sont mis en œuvre, dans le privé comme dans le public, l'auteur met à jour les pratiques de manipulation des individus auxquelles ils donnent lieu. Dans la seconde partie de cet essai, Jean-Pierre Le Goff replace cette idéologie dans l'évolution historique des sociétés industrielles. Sa relecture de l'ordre productif du XIXe siècle, de l'utopie saint-simonienne et du courant chrétien modernisateur de l'après-guerre met à jour l'imaginaire industriel qui a imprégné le développement de nos sociétés et continue de fasciner nombre de managers et d'hommes politiques.


Version papier : 28.00 €
Version numérique : 15.99 €
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Détails techniques
Collection : Cahiers libres
Parutions : 12/01/1996
ISBN : 9782707124265
Nb de pages : 324
Dimensions : 13.5 * 22.0 cm
ISBN numérique : 9782707176264

Jean-Pierre Le Goff

Jean-Pierre Le Goff

Jean-Pierre Le Goff, philosophe de formation, est sociologue. Il préside le club Politique Autrement, qui explore les conditions d'un renouveau de la démocratie dans les sociétés développées.

Extraits presse

" Jean-Pierre Le Goff explore dans ce livre décapant la logique et les outils de " l'idéologie managériale ", face obscure du mythe de l'entreprise. "

LE MÉRIDIONAL

" Le livre de Jean-Pierre Le Goff offre à ce jour la critique la plus complète et la mieux argumentée de cette inflation des valeurs entrepreneuriales qui a touché la France socialiste après 1980.[...] Par bien des côtés ce livre est un pamphlet, mais parce qu'il est aussi beaucoup plus que cela il mérite attention et contradiction. "

LIAISONS SOCIALES

" Déjà présenté comme un " pamphlet " par ceux qui en contestent l'insolence et qui dégainent l'inévitable : " Vous ne connaissez pas les réalités de l'entreprise ", cet essai de Jean-Pierre Le Goff a pourtant un triple mérite : il dresse un constat en réunissant des pièces éparpillées et en réunissant des éléments qui relèvent d'un même thème ; il réinscrit le mythe récent de l'entreprise dans une tradition historique qui nous vient de l'époque du développement industriel en retrouvant des traditions fondatrices et des courants de pensée favorables, et, surtout, il recrée les conditions d'un débat contradictoire là où on ne tolère plus guère que l'hagiographie et le "discours valorisant. " "

ESPACE SOCIAL EUROPÉEN

" Pour ébranler le mythe de l'entreprise, intouchable depuis le début des années 80, il fallait frapper juste et fort. Dans un livre décapant, Jean-Pierre Le Goff, philosophe de formation, satisfait les déçus de l'entreprise du troisième type. Un examen des chartes et autres " projets d'entreprise " dénonce le vide conceptuel et le caractère manipulateur de certaines techniques. À l'opposé de l'indigent discours sur les " gagnants " et les " valeurs ", un livre à conseiller à ceux qui croient encore possibles la démocratie et la culture dans l'entreprise. "

LE NOUVEL OBSERVATEUR

" Dans un monde feutré où personne ne se risque, chômage oblige, à une remise en cause des modes de fonctionnement de l'entreprise, le livre de Jean-Pierre Le Goff est plutôt rafraîchissant. "

LES ÉCHOS

" Il était bon que quelqu'un dénonce cette prose managériale qui est aux sciences sociales ce que la collection Arlequin est à la littérature. "

ALTERNATIVES ÉCONOMIQUES

" Le mythe de l'entreprise stimule la réflexion parce qu'il fait une critique vigoureuse de l'entreprise sans la regarder avec les lunettes de ceux qui continuent à n'y voir qu'exploitation. "

LE MONDE

2024-11-21 - PRESSE

 

Table des matières

Avant-propos
Introduction
I / Critique de l'idéologie managériale
1 - Les outils miracles du management
Les outils de la motivation et de la communication
L'homme en entreprise : une machine animée
Les cobayes et les volontaires
2 - L'idéologie managériale et ses mythes
Impliquer totalement les salariés dans le travail
Développer le sentiment d'appartenance
Bouygues ou la culture béton
Le retour du religieux
3 - Chartes et projets d'entreprise : rencontres du troisième type
Éthique en stock
Modeler les comportements
Le même modèle
La contamination
4 - Ordre moral, idéalisme et manipulation
La restauration morale
Le retour du paternalisme " à la française "
Du projet idéal à la manipulation
L'entreprise homogène
5 - La fascination de quelques-uns et la sagesse du plus grand nombre
De la servitude volontaire en entreprise
À quoi peut bien servir un projet d'entreprise ?
Les limites d'un projet concerté : le cas EDF
Vers l'hôpital du troisième type ?
6 - L'éthique des affaires ou le meilleur des mondes
Les nouveaux rapports de l'entreprise formatrice
La logique utilitaire
La sous-culture managériale
L'éducation malade de la formation et du management
II / Aux origines de l'idéologie managériale
8 - Le modèle premier : le paternalisme du XIXe siècle
L'ordre productif
La morale au service de l'industrie
Modernisation industrielle et ordre moral
Du despotisme patronal
9 - Saint-Simon le prophète
Une doctrine inclassable
La naissance d'une science nouvelle
La dissolution du lien politique
La morale socialement utile
Le christianisme comme religion de l'industrie
L'utopie antidémocratique
10 - Le catholicisme et la glorification du travail
La théologie du travail
La doctrine sociale de l'Église à l'ère du management
11 - les équivoques du personnalisme
Le travail : œuvre de personnalisation ?
Vers une civilisation du travail ?
La démocratie en question
La puissance de la parole
Contre les " doctrinaires pressés "
Conclusion : De l'échec de Mai 68 à la barbarie douce du management
Notes.