Les dirigeants des municipalités cherchent à se décharger de la gestion de services qui deviennent de plus en plus lourds. Le poids de l'idéologie libérale, la pression fiscale croissante et l'offre de firmes internationales les ont conduits à franchir le pas et à transférer au secteur privé la gestion des services urbains.
Ces privatisations ont moins passionné l'opinion que celles des grandes entreprises et des services publics survenues au cours des dix dernières années. Pourtant, dans nos démocraties, le " gouvernement des villes " prend une importance croissante et certaines firmes privées, qui prennent en concession les services municipaux, ont acquis des dimensions comparables à celles des principales entreprises nationales. Leurs rapports avec la politique ont récemment défrayé la chronique.
Cet ouvrage insiste sur les transformations profondes que connaît le secteur des services urbains et montre que, si ce mouvement est international, il se concrétise différemment dans de nombreux pays : silence troublant en France, volontarisme affiché en Grande-Bretagne, consensus cogestionnaire en Allemagne et, entre ces trois modèles, l'Espagne, les pays d'Europe de l'Est (Hongrie, Pologne) et l'Amérique latine cherchent leurs voies.