Les Français ont le blues, ils figurent parmi les plus pessimistes au monde. Avec plus de 6 millions d'inscrits à Pôle emploi, la désindustrialisation qui s'aggrave et les inégalités qui se creusent, les raisons de s'inquiéter ne manquent certes pas. Ce blues n'en est pas moins excessif. Il s'explique notamment par le sentiment d'un déclin ininterrompu du pays, par rapport à un "âge d'or" fantasmé où la France était un modèle pour le reste du monde.
Pour Guillaume Duval, il faut se rendre à l'évidence : avec moins de 1% de la population mondiale, la France n'a aucune chance de redevenir une grande puissance sur une planète où les formidables inégalités de richesse entre pays industrialisés et pays du Sud se réduisent enfin. Ce déclin incontestable n'a pourtant rien de catastrophique : on peut vivre – et bien vivre – sans avoir besoin de s'imposer au reste du monde.
Avec sa démographie équilibrée, ses infrastructures et sa protection sociale de qualité, ses salariés productifs et motivés, ses scientifiques bien formés ou encore ses espaces agricoles importants et ses rapports privilégiés avec le sud de la Méditerranée, la France dispose de nombreux atouts pour s'insérer positivement dans l'économie de demain. D'autant que l'ère de la mondialisation sauvage, qui a sérieusement mis à mal le modèle social français, pourrait bien s'achever. À condition, toutefois, que la France parvienne à surmonter ses antagonismes traditionnels pour mobiliser ses énergies, réformer son État, rattraper son retard en matière d'écologie et rassembler autour d'elle pour construire une Europe plus solidaire.
Guillaume Duval est rédacteur en chef adjoint du mensuel Alternatives économiques. Il a publié récemment Made in Germany. Le modèle allemant au-delà des mythes (Le Seuil, 2013)
2015-09-29 - Gérard Moatti - Les Echos
La lecture de ce livre est facile, c'est une qualité. Elle est jubilatoire aussi. Guillaume Duval appartient à la catégorie des pince-sans-rire rigoureux. Chaque paragraphe est un petit pavé dans la mare du prêt-à-penser.
2015-11-02 - Olivier Passet - Alternatives économiques
Guillaume Duval [...] appelle à en finir avec le rêve, caressé avec nostalgie, du retour du statut de grande puissance, fondé sur des succès historiques – liés à la guerre et au colonialisme – dont la réalité et l'ampleur sont contestables. Exploiter les atouts du pays, notamment au moment où la mondialisation change de cours et où l'Europe n'est pas condamnée au dumping fiscal et social, doit contribuer – associé à un programme économique et social ambitieux à gauche – à redresser le pays et à rompre avec un " déclinisme " dont profite à plein le Front National.
2015-11-12 - L'humanité dimanche
Dans son excellent livre [...] l'éditorialiste d' Alternatives économiques a identifié une des origines de la faiblesse du discours égalitaire face au FN : l'illusion que la France est encore un des " quatre grands " dominant la planète.
2015-12-18 - Hervé Nathan - Marianne
Voilà un livre épatant qui décrit dans un langage simple des intercations compliquées formant la trame de notre économie. Il renvoie les "déclinistes" à leurs affirmations sans nuances; les commentateurs plus ou moins professionnels devraient en tirer les fiches qui leur font défaut face aux assertions de politiciens spécialistes du café du commerce.
2016-01-04 - Jacques Grall - Partage
Prologue
Le Roi Soleil, une catastrophe pour les Français
L'Empire, une génération sacrifiée
L'aventure coloniale, une honte pour le pays, un handicap pour son économie
Les faux-semblants du gaullisme
1. La mondialisation peut changer de cours
Comment la mondialisation libérale a miné notre modèle social
Pourquoi la mondialisation libérale a échoué
On peut en finir avec les paradis fiscaux
Les multinationales ne sont pas invincibles
Le dumping social chinois va cesser
La crise écologique, vecteur d'une re-régulation mondiale
2. La France a plus que jamais besoin d'une Europe qui marche
L'Europe-marché, ça n'a jamais fonctionné
L'euro, une rupture par rapport à la logique libérale mais...
La sortie de l'euro n'est pas la solution
On peut faire vivre l'euro et démocratiser sa gestion
On peut (enfin) espérer harmoniser la fiscalité
Les temps sont (enfin) mûrs pour une politique numérique européenne
L'Europe ne sera jamais sociale mais elle peut être environnementale
L'Europe a retrouvé des ennemis
3. La France n'est pas l'" homme malade " de l'Europe
La France a sauvé l'euro
Les dépenses publiques ne sont pas une maladie honteuse
L'État français n'est pas surdimensionné
La protection sociale est développée ? Tant mieux !
Baisser les dépenses publiques ? Attention danger...
4. La France a des atouts à faire valoir
La France a une démographie équilibrée
Les Français ne sont pas des cigales insouciantes
Les Français ne sont pas des paresseux
Oui, l'industrie française va mal, mais pas pour les raisons qu'on croit
Une politique erronée de baisse du coût du travail
L'industrie française a encore un avenir
Conclusion.