Rendre compte des meilleurs travaux de recherche en sciences humaines et sociales dans de nombreuses disciplines (géopolitique, philosophie, histoire, sociologie, économie, sociologie des sciences, anthropologie, etc.), des chantiers intellectuels novateurs contribuant au renouveau de la pensée critique, telle est l'ambition de ce vaste domaine éditorial. Ces travaux sont accueillis dans les diverses collections présentées ci-après (certaines interrompues, d'autres toujours vivantes), ainsi que dans les neuf revues publiées par la maison (pour certaines de très longue date).
Ce travail se construit également avec la publication d'ouvrages collectifs, parfois pensés et conçus par l'équipe éditoriale de La Découverte, comme L'Histoire des gauches en France sous la direction de Jean-Jacques Becker et Gilles Candar (2004), Mai-68, une histoire collective dirigée par Philippe Artières et Michèle Zancarini-Fournel (2008), L'Histoire des mouvements sociaux dirigée par Michel Pigenet et Danielle Tartakowsky (2012), Histoire de l'Algérie à la période coloniale (2012) dirigée par Abderrahmane Bouchène, Jean-Pierre Peyroulou, Sylvie Thenault et Ouanassa Siari Tengour, Encyclopédie critique du genre dirigée par Juliette Rennes (2016) ou encore Une histoire des civilisations sous la direction de Jean-Paul Demoule, Dominique Garcia, Alain Schnapp et coédité avec l'INRAP (2018).
« À la source », une collection d'histoire dirigée par Clémentine Vidal-Naquet
« À la source » propose aux historiens - de l'Europe et des lointains, de la période contemporaine et des temps plus anciens - de revenir à ces sources discordantes, trop souvent tues ou négligées, et d'en faire le point de départ autant que le point de mire d'une expérience d'écriture qui, tout en obéissant scrupuleusement aux canons de la méthode historique, accepte de s'affranchir des cadres narratifs ordinaires pour atteindre à une approche sensible du passé. Objet, image, gravure, imprimé, manuscrit : reproduite ou retranscrite en intégralité ou en partie, la source précède et excède plutôt qu'elle n'annonce son commentaire. Un commentaire libre mais toujours informé, qui soumet l'historienne ou l'historien à l'épreuve de ses propres émotions, et ce faisant l'oblige à faire droit à ses doutes.
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« Culture sonore », en coédition avec la Philharmonie de Paris
Cette collection est consacrée à la musique et au son. Elle veut ouvrir un canal de réflexion entre l'histoire ou la sociologie, d'une part, l'esthétique, l'acoustique ou la musicologie, d'autre part. Le moyen : proposer des écrits qui montrent comment le champ social est construit par le son et l'écoute aussi bien qu'il l'est par l'écriture et le discours, l'image et la vue, ou tout autre dispositif mêlant données symboliques et physiques.
« Économie Politique », dirigée par Cédric Durand et Romaric Godin
De crises financières en catastrophes écologiques et sanitaires, le capitalisme renoue avec les grandes turbulences et la demande de critiques dans et sur l’économie croit. La collection se propose de répondre à cette demande et de renouer avec une discipline importante de l’histoire de la maison. Les ouvrages publiés répondent au souci de favoriser un contrôle démocratique de l’économie et réencastrer ce domaine dans le reste de la vie sociale.
« Écritures de l'histoire », dirigée par Christian Delacroix, François Dosse et Patrick Garcia
Pourquoi une collection d'historiographie aujourd'hui ? Parce qu'on ne peut plus considérer que la réalité du passé se donne telle quelle à l'historien. Depuis un certain temps, les historiens savent que leur subjectivité est impliquée dans leur recherche. D'où l'importance de prendre conscience que l'histoire elle-même comme pratique de recherche a une histoire qu'il faut retracer.
D'où l'intérêt de s'attacher à l'histoire comme écriture et comme pratique disciplinaire, mais aussi d'en restituer les usages publics car l'histoire est devenue un champ de bataille, lieu d'intenses débats et de controverses qu'il appartient de revisiter.
« L'ǝnvers des faits », dirigée par Paul Pasquali et Fabien Truong
Plus que jamais, les sciences sociales doivent jouer leur rôle de « poil à gratter », qui les rend si fécondes. Contre l'essayisme et l'académisme, il y a aujourd'hui urgence à défendre une certaine idée des sciences sociales qui allie créativité et combativité, imagination et vigilance sociologiques. En proposant des travaux originaux fondés sur des données ethnographiques, statistiques ou archivistiques, « L'ǝnvers des faits » entend éclairer les grands débats contemporains pour remettre à l'endroit des réalités sociales trop souvent pensées à l'envers.
Stéphane Beaud a participé à la création et à la direction de « L'ǝnvers des faits » jusqu'en 2019.
Découvrir les titres de la collection « L'ǝnvers des faits »
« histoire-monde », une collection d'histoire dirigée par Pierre Singaravélou
L'échelle du monde, dont Fernand Braudel assurait qu'elle était « la seule valable », est aujourd'hui indispensable pour comprendre le passé. Car les fragments d'histoires locales et nationales - Paris, la France... - que nous croyons bien connaître trouvent rarement en eux-mêmes leur propre explication. Ils ne prennent sens que lorsqu'on les compare pour mettre au jour des homologies ou des singularités. Rarement isolées du reste du monde, ces histoires peuvent être reconnectées avec d'autres, plus lointaines, à travers l'étude des circulations de femmes, d'hommes, d'idées ou de capitaux.
Les livres de cette collection envisagent donc le monde comme une expérience : il s'agit d'examiner comment chaque objet, chaque théorie, chaque lieu, chaque groupe social a été travaillé ou non par la mondialisation.
Réconciliant pensée critique et art de la narration, « histoire-monde » se veut un lieu privilégié de réflexion sur l'écriture de l'histoire, en tâchant de proposer un récit à la fois plus complet et plus sensible aux autres historicités, c'est-à-dire aux différents rapports au temps qu'ont entretenus les diverses sociétés de la planète. À cette condition, l'histoire globale offre la possibilité de questionner les pseudo-évidences du présent, tout en suscitant la capacité de se mettre à la place de l'autre, quel qu'il soit.
« L'horizon des possibles », dirigée par Laurent Jeanpierre et Christian Laval
« L'horizon des possibles » défend une forme de critique sociale où s'articulent théories, observations et enquêtes, où doctrines, disciplines et traditions de pensée ne sont pas séparées et où la réalité est étudiée du point de vue de ses possibilités.
Chercheurs et théoriciens ont décrit le monde de différentes manières ; il faut désormais en inventorier les possibles afin d'aider à le transformer.
« Laboratoire des sciences sociales », dirigée par Bernard Lahire
Cette collection accueille les travaux et réflexions de sociologues, d'anthropologues, d'historiens, de politistes, d'économistes ou de philosophes en dialogue avec les sciences sociales. Qu'il s'agisse de textes s'appuyant sur des enquêtes empiriques riches et solidement charpentées (observation directe, entretien, questionnaire, travail sur archive...) ou des textes plus théoriques (parfois engagés dans des débats et controverses scientifiques et intellectuels), les ouvrages se remarquent par le caractère inédit du thème, le haut degré de réflexivité dont ils font preuve sur les méthodes ou les concepts utilisés ou par l'inventivité de la démarche théorique et méthodologique mise en œuvre.
Recherches
L'ambition de la collection « Recherches », créée en 1994, est d'accueillir les résultats de la « recherche de pointe » en sciences sociales, dont le renouvellement, depuis les années 1980, a permis d'ouvrir de multiples chantiers théoriques. Grâce à une sélection éditoriale rigoureuse, elle publie principalement des ouvrages collectifs résultant de programmes de long terme et privilégie les approches pluridisciplinaires.
« Sciences sociales du vivant », dirigée par Bernard Lahire
Cette collection entend créer un espace de dialogue et d'articulation entre sciences sociales et sciences de la vie. Elle ambitionne ainsi d'œuvrer à l'avènement d'un nouvel humanisme nourri de tous les acquis de la culture scientifique la plus avancée de notre temps.
« Terrains philosophiques », dirigée par Yves Citton et Mathieu Potte-Bonneville
À l’heure où les sciences sociales s’alarment de leur spécialisation excessive, comment réarmer la capacité philosophique de susciter, à travers l’examen de cas singuliers, des transformations d’ensemble dans notre façon de comprendre le monde, de nous y orienter, d’y agir ? La collection « Terrains philosophiques » entend accueillir des ouvrages s’attachant à introduire un renouvellement significatif dans un ou plusieurs des champs déterminés de la philosophie (ontologie, épistémologie, politique...), au travers d’une enquête portant sur des cas considérés avec la précision, la technicité et la patience qu’ils exigent. La force critique de ces ouvrages tiendra à leur façon de tenir ensemble les exigences de la réflexion et celles de l’étude positive. Leur force de proposition tiendra à leur capacité à renouveler et, surtout, à réorienter nos réflexions et nos pratiques à partir de ce que nous apprennent les terrains étudiés. Face aux mutations radicales dont la nécessité s’impose à nos sociétés, ces « terrains philosophiques » peuvent constituer un champ d’expériences pour pensées mutantes.
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« Théorie critique », dirigée par Olivier Voirol
Elle publie des auteurs contemporains allemands et français qui s'inscrivent dans l'héritage intellectuel de la Théorie critique, dans ses différents domaines d'investigation (philosophie, sociologie, esthétique, psychanalyse, histoire, économie) ainsi que des textes majeurs plus classiques.
Aujourd'hui encore, cette tradition de pensée conserve sa force et sa pertinence.