D'un côté, 3 milliards de gens vivent dans des conditions indignes de l'humanité. Enseignement, santé, énergie, eau, alimentation, mobilité, logement : individuellement leurs besoins sont modestes mais, au total, ils sont énormes. Comment les satisfaire sans augmenter la production ? De l'autre, deux cents ans de productivisme ont mené le système climatique au bord de l'infarctus. La réalité nous impose de réduire radicalement les émissions de gaz à effet de serre. Donc la production matérielle. Comment stabiliser le climat tout en satisfaisant le droit légitime au développement de celles et ceux qui n'ont rien, ou si peu... et qui sont en même temps les principales victimes du réchauffement ? C'est le casse-tête du siècle.
Dans ce livre, Daniel Tanuro propose de réconcilier l'écologie et le projet socialiste, parce que le capitalisme ne saura rien résoudre. Si l'on n'est pas capable d'articuler lutte sociales et écologiques, le capitalisme causera des catastrophes humaines et environnementales de grande ampleur. Quelles erreurs ceux qui se réclament du socialisme ont-ils commises pour que cette articulation semble aujourd'hui si difficile ?
Daniel Tanuro est ingénieur agronome et environnementaliste. Il collabore au Monde diplomatique et a fondé l'ONG belge " Climat et justice sociale ".
"Puisse sa lecture convaincre les écologistes de la nécessité d'être anticapitaliste. Et vice versa." C'est sur cet espoir de réconciliation que notre chroniqueur Michel Husson conclut sa préface au livre de Daniel Tanuro. "Comment stabiliser le climat tout en satisfaisant le droit légitime au développement de celles ou ceux qui n'ont rien, ou si peu ?" Cette question inaugurale permet à l'auteur qui la pose de battre en brèche les arguments des néolibéraux et ceux des "climato-sceptiques". Mais entre ceux qui prônent la décroissance pour des raisons environnementalistes et ceux qui défendent le productivisme en vertu de la question sociale, la convergence ne va pas de soi. Elle est pourtant nécessaire.
2010-09-01
Nouvelle contribution au débat sur le développement durable et sa rationalité économique : Daniel Tanuro, ingénieur agronome, fondateur de l'ONG " Climat et justice sociale " publie dans cette rentrée, aux " Empêcheurs de penser en rond " comme il se doit, un essai sur L'impossible capitalisme vert (La Découverte, 308 p., 16 €). Pour l'auteur, l'écologie tend bien davantage vers le socialisme que vers le capitalisme incapable selon lui de faire preuve de la responsabilité nécessaire pour prendre les décisions qui s'imposent, en direction des grandes firmes industrielles et des politiques d'Etat, et en faveur d'une justice sociale seule capable d'accompagner le développement durable.
2010-09-08 - Vincent Duclert - La Recherche
Dans ce livre, Daniel Tanuro propose de réconcilier l'écologie et le projet socialiste, parce que le capitalisme ne saura rien résoudre. Contre les sceptiques, il montre le fonctionnement exemplaire des scientifiques au sein du Giec, mais aussi comment les gouvernements sous-estiment en permanence ses recommandations. Il montre aussi que le marché du carbone a pour principal résultat d'enrichir et de renforcer les grands pollueurs, ceux qui ont intérêt à brûler des combustibles fossiles le plus longtemps possible. Si l'on n'est pas capable d'articuler les luttes économiques et le combat pour la protection de l'environnement, le capitalisme causera des catastrophes sociales et environnementales de grande ampleur. Quelles erreurs ceux qui se réclament du socialisme ont-ils commises pour que cette articulation semble aujourd'hui si difficile ?
2010-10-14 - Vincent Gay - Tout est à nous !
Enseignement, santé, énergie, eau, alimentation, mobilité, logement... D'un côté, les besoins encore à satisfaire de l'humanité, même individuellement modestes, sont au total énormes. De l'autre, la course au profit nous mène droit à a catastrophe écologique, dont les premiers effets se font déjà peut être sentir. Si la réalité nous impose de réduire radicalement et très vite les émissions de gaz à effet de serre, la politique climatique des gouvernements enrichit les grands pollueurs. L'auteur plaide pour que l'énergie, bien commun de l'humanité, soit soustraite à la logique du profit, afin que la transition vers une société économe fondée sur les énergies renouvelables se fasse dans la justice sociale.
2010-10-21 - L'Humanité Dimanche
Voici une réfutation systématique de l'hypothèse d'un capitalisme vert, quelles que soient ses variantes, croissance verte ou green new deal. Cette hypothèse est souvent mise en avant par les tenants du capitalisme face à la crise et notamment face au dérèglement du climat que le système provoque inexorablement. L'auteur, ingénieur chercheur et agronome, très au fait des contributions scientifiques rassemblées dans les rapports du Giec, en propose une synthèse très actuelle après l'échec de la conférence de Copenhague. L'origine anthropique du réchauffement de la planète est à peu près certaine, mais cela mérite d'y regarder de plus près. Ainsi, parce que le dérèglement du climat est inséparable de la logique capitaliste, Daniel Tanuro s'inscrit dans le courant théorique et politique de l'écosocialisme. [...] Avec ce livre, Daniel Tanuro fait à la fois œuvre théorique et politique. Théorique parce qu'il explique que croire en un capitalisme vert revient à croire en un capitalisme "dans lequel la loi de la valeur n'aurait plus cours, ce qui est une contradiction dans les termes" . Politique parce qu'il esquisse les contours de ce que pourrait être "une transition planifiée consciemment et démocratiquement". Il nous restera collectivement à construire les bases des alliances sociales capables de l'entreprendre.
2010-11-21 - Jean-Marie Harribey - L'Humanité
Les débats portant sur la possibilité de lier capitalisme et écologie sont très importants de nos jours parmi ceux qui s'intéressent à la question écologique. Daniel Tanuro a clairement choisi son camp: face à l'arrivée imminente du "péril écologique" (réchauffement climatique, perte de la biodiversité...), il milite en faveur d'une redéfinition complète de nos modes de production et de consommation. En s'appuyant sur des données scientifiques rigoureuses et précises (et notamment sur le quatrième rapport du GIEC 2007), il démontre que l'inertie des gouvernements nous conduit à des désastres écologiques mais également sociaux de grande ampleur. Mais comme il n'est pas un adepte du catastrophisme, l'auteur énonce des pistes de réflexion pour sortir de l'impasse environnementale et ouvre la voie à un possible "socialisme vert". Un ouvrage intéressant et dense.
2011-01-01 - Silence
Ingénieur agronome, l'auteur se place dans la perspective écosocialiste, l'énergie est un bien commun de l'humanité qu'il convient de soustraire à la logique du profit. Seule une économie socialiste et antiproductiviste peut répondre simultanément à l'urgence sociale et écologique.
2011-02-01 - Cédric Gossart - Manière de voir
Préface : Pour un socialisme vert, par Michel Husson
Introduction
1. Le savoir indispensable à la décision
2. L'énormité de la chose
3. Une fausse conscience " anthropique "
4. Le nécessaire et le possible
5. Le double obstacle capitaliste
6. Une politique de gribouille
7. Le pied collé à l'accélérateur
8. Pauvres en surnombre et apprentis sorciers
9. Verdissement ou pourrissement ?
10. La seule liberté possible
Épilogue : Un espoir est né à Copenhague
Remerciements.