On sait bien peu de choses sur la façon dont nos ancêtres préhistoriques concevaient la mort. Le faible nombre de sépultures paléolithiques attestées, la difficulté à interpréter les vestiges exhumés ou à attribuer l'enterrement et le traitement réservé aux corps à des rituels funéraires ne permettent guère d'en inférer des représentations.
Pourtant, les humains qui nous ont précédés devaient avoir des croyances à propos de l'Au-delà. Leur refuser de s'être interrogés sur cette perspective, au même titre que nous le faisons, reviendrait à oublier notre appartenance commune à une même espèce. Mais comment combler les lacunes de l'archéologie ? Après Cosmogonies, qui avait démontré la robustesse des méthodes phylomythologiques pour reconstituer les mythes du passé en retraçant la généalogie de ceux qui nous sont connus, Julien d'Huy s'attelle ici à répondre à des questions fondamentales : à quoi les premiers Homo sapiens attribuaient-ils leur finitude ? Dans leur esprit, l'humanité était-elle mortelle dès l'origine et, sinon, comment l'est-elle devenue ? Sous quelles formes se figuraient-ils leur dernière demeure et le chemin qui y menait ? Croyaient-ils en une vie après la mort et à la possibilité de revenir de l'autre monde ? Comment envisageaient-ils les relations entre les morts et les vivants ?
C'est dans ce voyage fascinant, véritable archéologie de la psyché, que nous entraîne l'auteur, en montrant la force avec laquelle certains mythes hérités de nos lointains devanciers continuent de nous influencer dans l'art, la philosophie, la religion, voire la science, sécrétant toujours un puissant imaginaire autour de notre questionnement ultime.
Introduction
Première partie – De la terre au ciel
1. Phylogénie funéraire
La langue des oiseaux
Permanence et transmission des traditions
Évolution des traditions
Diffusion et migration
Orchestration du " chant " des possibles
À la recherche d'une mythostructure
Conclusion partielle
2. L'arbre de la mort
Qu'est-ce qu'un arbre phylogénétique ?
La méthode fonctionne-t-elle sur des récits manuscrits ou des textes oraux ?
Des arbres et des mythes
Construire un arbre
Esprits critiques
Reconstruire le passé
Conclusion partielle
Interlude 1. L'aube des chiens
Entre chien et loup
Des mythes avec un caractère de chien
Des aboiements au pied des arbres
Des proto-motifs qui ont du chien
Deuxième partie – De l'origine de la mort
3. Polyphonie des temps passés
L'immortalité de certaines créatures
Les motifs des êtres qui muent et la mort
La mort comme accident
Répondre à l'appel
Libérer l'humanité de la mort
Le retour contrarié des morts
La régénérescence contrariée
Comparaison se fait raison
Un végétal fatal
La personnification de la mort
Conclusion
4. Symphonie des temps présents
L'histoire d'un serpent et d'un arbre
La force du mythe en science
Conclusion
Interlude 2. Canis funerarius
Toujours sur le métier remettons notre ouvrage
Archéo-logique
Troisième partie – Ce qui vient après
5. Le royaume des morts
Quand les morts viennent à la rencontre des vivants
Quand les vivants vont chercher les morts : Orphée
Conclusion
6. L'invitation au voyage
Le champ lexical du voyage
Sur la route des étoiles
La Voie lactée, un fleuve constellé ?
La Voie lactée comme route des morts
Naviguer jusqu'au pays des morts
Le chant du poète
Ailleurs en poésie
Le chemin de Saint-Jacques
Conclusion : une certaine idée de l'Au-delà
Interlude 3. La course céleste du chien
Une étoile canine
Sur les pas d'Orion
Quatrième partie – L'éternel retour
7. Et si le Soleil ne revenait pas ?
L'herbivore héliophore
Le Soleil chassé, ou la phylomythologie en pleine lumière
Conclusion
8. Quand le Soleil a rendez-vous avec la Lune
D'autres Soleils et d'autres Lunes
La preuve par la consilience
Conclusion
Interlude 4. Domysthication
L'appel du loup
Le mouton
Ce que nous apprend la mythologie comparée
À l'origine était le mythe
Conclusion
Des résultats de la phylomythologie
Penser le monde tel qu'il est
Le mythe : un outil pour surmonter sa peine
Des récits faits pour être retenus
" Mort, où est ta victoire ? "
Remerciements
Bibliographie.