D'un bout à l'autre de la planète, la montée du poids des dettes, qu'il s'agisse de celles des États, des ménages ou des entreprises, inquiète. En même temps, savoir que les ménages épargnent et que leur patrimoine augmente rassure. Pourtant, si personne ne s'endette, personne non plus ne pourra mettre d'argent de côté : dans une économie marchande, les fourmis ont besoin des cigales ! Source de risques, régulièrement à l'origine de crises, la dette est indispensable à l'expansion de l'activité d'une économie dont les agents ne dépensent pas tout leur revenu. Ce trait paradoxal de la dette amène à répondre autrement aux interrogations récurrentes sur les limites de la dette publique. Tant que les ménages souhaitent épargner plus que les agents privés n'empruntent, nos États peuvent et doivent continuer de s'endetter. S'ils utilisent à bon escient les sommes qu'ils mobilisent, ils ne feront pas faillite...
Anton Brender est professeur associé à l'université Paris-Dauphine. Il a publié dans la collection " Repères " La France face aux marchés financiers (2004) et La France face à la mondialisation (4e éd., 2004). Économiste chez Candriam Investors Group, il a également publié avec Florence Pisani, chez Economica, Les Marchés de la croissance (2001) et La Nouvelle Économie américaine (2004) ; enfin, dans la collection " Repères ", Les Déséquilibres financiers internationaux (2007), La crise de la finance globalisée (2009), La crise des dettes souveraines (nouvelle éd., 2013), Monnaie, finance et économie réelle (2015), L'Économie américaine (2018) et Capitalisme et progrès social (2020).
Introduction
I. Les fondements microéconomiques du crédit
Du prêt direct au prêt intermédié
Les risques d'une opération de crédit - Le pouvoir inhibant de l'aversion au risque
Distributeurs de crédits et collecteurs d'épargne
Encadré 1.
L'émission d'actions, une alternative au crédit ?
La place centrale du système bancaire
Encadré 2.
Naissance, vie et mort d'un dépôt bancaire
Marchés obligataires et collecteurs d'épargne
Encadré 3.
Les marchés obligataires des États-Unis et de la zone euro
Preneurs de risques et canaux de financement
Produits dérivés et transferts de risques - Le marché des
repo, maillon essentiel du
shadow banking
II. La dimension macroéconomique de l'endettement
Endettement et équilibre macroéconomique
La dette des uns... l'épargne des autres
Encadré 4.
Propension à dépenser le revenu et endettement : un cadre d'analyse simplifié
Crédit bancaire et équilibre macroéconomique
Politique monétaire et niveau des taux d'intérêt
L'émission de " monnaie banque centrale " et les taux interbancaires - Des taux interbancaires aux taux des prêts bancaires
Les marges d'influence de la politique monétaire
III. Les ressorts des dynamiques d'endettement
Le crédit au cœur du " cycle des affaires "
Wicksell et le besoin d'une régulation de la création monétaire - Hayek et le danger d'une régulation de la création monétaire
Du cycle des affaires au cycle financier
Le crédit aux ménages au cœur du cycle financier - L'endettement des ménages, levier de la politique monétaire
Encadré 5.
Propension à dépenser, flux d'emprunt et flux de placement des ménages
Poussées d'épargne et vagues d'endettement : les leçons de la grande crise financière
Une succession de chocs et de pressions déflationnistes - Des canaux de financement sollicités à l'excès
Encadré 6.
Poussées d'épargne, plasticité des systèmes financiers et " crises de la dette "
IV. Accumulation de dettes et accumulation de richesse
Épargne des ménages et montée de l'endettement
L'accumulation d'épargne des ménages... - ... implique une accumulation de dettes
Encadré 7.
Placements des ménages et montée de l'endettement
Accumulation de placements et richesse financière des ménages
Les placements des ménages conduisent à une accumulation de créances - Les profits retenus par les entreprises expliquent l'évolution du poids des actions - La détention d'actions est fortement concentrée
Encadré 8.
La difficile réconciliation des flux de créances et des stocks de dettes : l'exemple américain
Les émetteurs des dettes contreparties des créances accumulées
Annexe. Précisions sur le traitement des comptes financiers
V. Les limites de l'endettement privé
Les limites de l'endettement des entreprises
Encadré 9.
Déterminants de l'évolution du poids de la dette nette des sociétés dans le PIB
États-Unis et Japon : un effet contrasté de la baisse des taux d'intérêt - Une dette nette des sociétés faible également dans la zone euro
Les limites de l'endettement des ménages
Le crédit à la consommation pèse peu, mais coûte cher - La capacité d'endettement immobilier est très sensible aux taux d'intérêt - Retour sur la montée de l'endettement hypothécaire des ménages américains - L'évolution contrastée de l'endettement immobilier en zone euro - La leçon japonaise
VI. Les limites de l'endettement public
L'État emprunteur en dernier ressort
Le rôle stabilisateur du solde budgétaire - Les dangers d'un rééquilibrage budgétaire prématuré
Quelles limites à l'endettement public ?
La soutenabilité des dettes publiques
Encadré 10.
Le flou des trajectoires d'endettement soutenable : deux exemples
La limite imposée par le plein emploi - Le budget comme canal de transmission de la politique monétaire
Encadré 11.
Marges budgétaires ouvertes par une baisse des taux : un exemple numérique
L'État, assureur en dernier ressort
Investir aujourd'hui pour dépenser moins demain - Le problème de la zone euro
Conclusion
Repères bibliographiques.