Quand on va au MacDo, a-t-on conscience de faire la queue pour obliger le personnel à travailler plus vite ? Que les cuisines ouvertes permettent aux clients d'assurer la surveillance ? En se promenant dans des lieux apparemment banals, on peut décrypter les mises en scène, observer les usages que l'organisation des espaces encourage ou interdit, décoder les incitations à nous comporter de telle ou telle façon.
Dans ce livre décoiffant, l'auteure s'intéresse aux " lieux communs " (restaurants, poste), aux espaces de la mobilité (routes, ronds-points), aux " bulles " dupliquées à l'infini, accessibles presque exclusivement en voiture (zones commerciales, lotissements). Elle s'intéresse au brouillage des repères entre ville et campagne, à la fabrication des univers enchantés clos sur eux-mêmes (du grand magasin aux boutiques, des parcs de loisirs aux villages de vacances), dont l'objectif est d'étourdir le consommateur. Elle se penche sur la passion de la transparence dont découlent de nouveaux modes de contrôle. C'est un véritable manuel du savoir regarder qu'elle nous propose.
Élisabeth Pélegrin-Genel est architecte, urbaniste et psychologue du travail. Elle est l'auteure de plusieurs livres d'architecture chez ESF, Flammarion et aux éditions du Moniteur. Elle a poursuivi l'enquête initiée dans ce livre avec Une autre ville, sinon rien (La Découverte, 2012) qui s'intéresse aux expériences urbanistiques positives.
D'autoroutes en voies rapides, zones industrielles ou commerciales, immeubles de bureaux ou banlieues résidentielles, notre vie n'a pas seulement pour cadre l'espace, elle est complètement canalisée par la disposition des lieux. L'auteure décrypte ainsi "les ruses et manipulations de nos espaces quotidiens". L'espace de travail notamment est toujours plus ou moins un décor qui conditionne fortement les rôles. Mais attention ! Non content de mal supporter l'open space fatigant où chacun désormais travaille, on risque de trouver insupportable le chemin pour s'y rendre après la lecture de ce livre.
2010-04-20 - E,ntreprises et carrières
Faut-il être paranoïaque ou lucide pour penser avec Elisabeth Pélegrin-Genel que les espaces sont mis en scène pour nous contrôler, nous pousser à consommer, polluer nos jugements... Quand on va au MacDo, a-t-on conscience de faire la queue pour obliger le personnel à aller plus vite ? Que les cuisines ouvertes permettent aux clients d'assurer la surveillance ? Dans les bureaux de poste, les guichets ont disparu pour faire place à une boutique... le client se transforme en manager, l'usager en client, le flaneur en consommateur. C'est le constat de cette psychologue et architecte spécialisée des espaces de l'entreprise.
2010-04-29 - Les Echos
Soit une bonne grosse envie de MacDo. Drame, aucune file de moins de cinq personnes ne se profile. Et pour sadiser l'attente, une pleine vue sur des équipiers débordés. Inutile de pester contre une supposée mauvaise organisation. Car pour le roi du fast food, il est bon que les clients attendent et surtout que la configuration des lieux permette aux caissiers d'en avoir conscience. Histoire d'accroître la pression et la productivité. Les McDo, comme tous "nos espaces quotidiens", sont organisés selon des "logiques marchandes" explique Elisabeth Pélegrin-Genel dans son livre. C'est en découvrant son nouveau bureau de poste, qui ressemble plus à une boutique qu'à un service public, que l'auteur a décidé d'analyser les halls d'aéroports, les parcs Disney, les tours de bureaux... Tous les espaces y passent.
2010-04-30 - Alice Coffin - 20 Minutes
En se promenant dans des lieux apparemment banals, on peut décrypter les mises en scène, observer les usages que l'organisation des espaces encourage ou interdit, décoder les incitations à nous comporter de telle ou telle façon. Ce n'est pas un hasard si le client se transforme en manager, l'usager en client, le flâneur en consommateur. Cette étude examine comment sont conçus les espaces publics et marchands, pour découvrir la finalité et le sens de leur organisation.
2010-07-01 - Passion Architecture
Aucun détail ne lui échappe. Elisabeth Pélegrin-Genel a longuement étudié la vie quotidienne dans les entreprises, et raconté comment les bureaux ont évolué au fil du temps pour aboutir aux open spaces d'aujourd'hui. Dans son dernier livre, Des souris dans un labyrinthe, l'architecte élargit son champ d'observation. Elle s'attaque cette fois à la façon dont l'organisation des lieux publics tente d'influencer nos comportements par une foule de dispositifs plus ou moins discrets. Car, aujourd'hui, tout est pensé, prévu, calculé. Cette petite musique dans un centre commercial, pour mettre l'acheteur en condition. Ce banc trop court qui dissuade le sans-abri de s'allonger. Ou ces cuisines ouvertes dans les MacDo, qui permettent aux clients de surveiller le personnel.
2010-07-21 - Xavier de Jarcy - Télérama
Les boutiques de déco font comme si nous n'étions pas là pour acheter, les guichets paysagers nous incitent à mieux patienter, les bureaux open space à exercer un contrôle permanent sur nous-même et sur les autres... Ressenti, adaptation, gestion de territoire : une architecte psychologue du travail nous en apprend un peu plus sur nos comportements inconscients. Selon elle, nous pouvons être comparés à des souris de laboratoire, actives mais bien cadrées dans les espaces qui leur sont définis. Concret, drôle et... terrifiant !
2011-05-01 - Erik Pigani - Psychologies magazine
Le titre éveille la curiosité, l'entame de la quatrième de couverture préfigure un contenu à la hauteur de nos questionnements : c'est vrai, pourquoi voit-on les cuisines de chez McDo là où, d'une manière générale, les autres restaurants les cachent? Réédition de l'ouvrage paru en 2010, Des souris dans un labyrinthe, revisite nos espaces de vie quotidiens, espaces que notre modernité affranchit des distinctions passées, et qui, dans leur majeure partie, sont devenus des espaces de consommation et/ou de contrôle, revendiqués ou cachés. En quatre parties, d'inégales importantes, Élisabeth Pélegrin-Genel nous emmène de l'espace le plus large, celui de la ville et des transports, au plus intime, celui de notre habitation, en passant par celui virtuel d'internet.
2013-01-11 - Philippe Lorenzo - Liens socio
Avant-propos. Mon bureau de poste...
Introduction. Plutôt que de regarder, se dire : ça me regarde !
I / Un espace sans frontières
1. Partout et nulle part
2. Ville ou campagne ?
3. Des palais de la République aux hôpitaux
4. Des espaces dupliqués
II / La mise en scène d'espaces à consommer avec modération
5. La fabrication de mondes enchantés
6. Entre étourdissement et ravissement
III / La mise en scène de la transparence
7. Faire tomber les murs
8. L'espace ouvert
9. Clients virtuels et usagers réels
IV / La mise en scène de soi et la fin de l'intimité
10. Des espaces habités : dernier lieu de l'intime ?
11. Vers des espaces sans contact