Et si l'instrument de la justice n'était pas le glaive mais le dé ? Si nous n'étions pas justiciables mais pions ? Pas juges mais arbitres ? Bref, si le monde judiciaire n'était finalement qu'un grand jeu de société ? Et si, à l'inverse, là où nous pensions jouer librement ne se glissaient pas les problèmes juridiques les plus aigus ?
Après avoir traité dans nos dossiers de sujets de principe et/ou d'actualité, d'emblée perçus comme cruciaux (la critique de la justice, l'antiterrorisme, la drogue, les questions de sexe et de genre, l'impartialité), Délibérée a choisi de s'offrir et de vous offrir un pas de côté. Non pas que le jeu ne serait pas un thème à prendre au sérieux tant l'on sait le droit avide de s'emparer de quasi chaque interstice de nos existences pour bâtir un corpus de normes, mais parce que notre ambition est de pouvoir, parfois, nous arracher de l'actualité et d'un agenda politique dicté par d'autres pour tenter de penser le droit et ses pratiques autrement, en abordant des champs qui ne relèvent pas, a priori, d'une évidence.
Le jeu évidemment objet du droit, mais aussi instrument du droit. La division peut sembler simpliste mais elle entraîne derrière elle un florilège d'interrogations des plus politiques. Car le jeu est bien l'espace paradoxal où la liberté rencontre les règles. Dès lors, quel meilleur outil pour porter une réflexion sur le rapport de la réglementation à l'action, de la loi à l'égalité des armes, du libre arbitre à la contrainte ?
2019-03-02 - Anne Chemin - Le Monde
La très grande qualité de cette " revue de réflexion critique animée par le Syndicat de la magistrature " ne se dément pas. Outre un entretien avec la chroniqueuse judiciaire du Monde Pascale Robert-Diard et un passionnant dossier sur un sujet trop rarement abordé sur " Jeu et droit " (avec un article bienvenu, " La privatisation de la Française des Jeux, une mauvaise pioche "), on lira la " Carte blanche " de la pénaliste Pierrette Poncela sur l'apport de Michel Foucault sur " les pratiques pénales ". Mais, surtout, les " souvenirs intimes " d'Hélène Hazera, journalite trans et militante d'Act Up, concernant la transphobie et sa " violence institutionnelle ". Un texte à la fois dur et tendre. Essentiel.
2019-03-07 - Politis
Carte blanche à Pierrette Poncela
Problématiser les pratiques pénales avec et après Michel Foucault
Le dossier : Jeu et droit
Le jeu et la théorie du droit,
par Christophe Béal
Policer les trolls et contrôler les elfes
La régulation des jeux vidéo en ligne,
par Lily Martinet
Joue-t-on devant la justice ?
Retour sur un article célèbre de Marc Galanter,
par Liora Israël
La privatisation de la Française des Jeux, une mauvaise pioche,
par Quentin Duroy et Jon D. Wisman
Dettes de jeu : quand nobles et militaires échappaient à la justice ordinaire,
par Romain Benoit
Du stade au laboratoire
Surveiller et punir les supporters,
par Vincent Sizaire
Varia
Les opinions séparées, une piste pour la modernisation de la justice française,
par Thomas Onillon
(Se) faire justice,
par Vanessa Codaccioni
Immobilier, la Justice se tire dans le PPP
Premier volet d'une série sur les PPP et la Justice,
par Mathilde Robert
Les rubriques
Justice partout
L'équilibre du procès pénal aux États-Unis : entre égalité des armes et inégalité des munitions,
par Benjamin Fiorini
Justice pour tous
Transphobie : souvenirs intimes d'une expérience collective de la violence institutionnelle,
par
Hélène Hazera
Audition libre
Une témoin professionnelle à la barre.
Entretien avec Pascale Robert-Diard
Guérillas juridiques
L'affaire des verriers de Givors ou le parcours du combattant des victimes de maladies professionnelles,
par Pascal Marichalar
Souverains poncifs
Sur les PV, l'outrage. Les procès-verbaux de police sont-ils parole d'évangile ?
par Anne-Laure Maduraud
Pièces à conviction(s)
Livres, films, etc.