Délibérée N° 6
Qu'est-ce qu'un juge impartial ?

Revue Délibérée

Et si l'instrument de la justice n'était pas le glaive mais le dé ? Si nous n'étions pas justiciables mais pions ? Pas juges mais arbitres ? Bref, si le monde judiciaire n'était finalement qu'un grand jeu de société ? Et si, à l'inverse, là où nous pensions jouer librement ne se glissaient pas les problèmes juridiques les plus aigus ?
Après avoir traité dans nos dossiers de sujets de principe et/ou d'actualité, d'emblée perçus comme cruciaux (la critique de la justice, l'antiterrorisme, la drogue, les questions de sexe et de genre, l'impartialité), Délibérée a choisi de s'offrir et de vous offrir un pas de côté. Non pas que le jeu ne serait pas un thème à prendre au sérieux tant l'on sait le droit avide de s'emparer de quasi chaque interstice de nos existences pour bâtir un corpus de normes, mais parce que notre ambition est de pouvoir, parfois, nous arracher de l'actualité et d'un agenda politique dicté par d'autres pour tenter de penser le droit et ses pratiques autrement, en abordant des champs qui ne relèvent pas, a priori, d'une évidence.
Le jeu évidemment objet du droit, mais aussi instrument du droit. La division peut sembler simpliste mais elle entraîne derrière elle un florilège d'interrogations des plus politiques. Car le jeu est bien l'espace paradoxal où la liberté rencontre les règles. Dès lors, quel meilleur outil pour porter une réflexion sur le rapport de la réglementation à l'action, de la loi à l'égalité des armes, du libre arbitre à la contrainte ?

Version papier : 12.00 €
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Détails techniques
Collection : Revue Délibérée n°6
Parutions : 07/03/2019
ISBN : 9782348041785
Nb de pages : 96
Dimensions : 18.5 * 24.0 cm

Revue Délibérée

Délibérée est une revue de réflexion critique sur la justice, le(s) droit(s) et les libertés. En croisant les regards (praticiens, savants, usagers, observateurs) pour embrasser à la fois la théorie, les institutions, les discours et les pratiques, elle entend re-problématiser ces sujets pour les traiter non comme des questions purement techniques, ni comme des objets de vaine polémique, mais en tant qu'enjeux de société, c'est-à-dire comme des problèmes politiques.
Animée par le Syndicat de la magistrature et coéditée par La Découverte, élaborée par un comité de rédaction autonome associant à parts égales des magistrats engagés et des personnalités aux parcours divers, illustrée et ouverte à des contributions multiples, Délibérée s'adresse non seulement aux professionnels du droit, mais aussi aux universitaires, journalistes, militants et plus généralement à tous ceux qui veulent s'emparer des questions relatives à la justice au sens large.
Délibérée est disponible sur abonnement (3 numéros par an) et via la plateforme Cairn.info.

Extraits presse

Et si la justice était un jeu ? Un jeu gouverné par des principes et des normes, certes, mais un jeu incertain et cruel qui, à la fin de la partie, désigne des gagnants et des perdants ? Une hypothèse explorée, dans son numéro de février, par la revue du Syndicat de la magistrature, Délibérée. [...] La revue s'interroge aussi sur la manière dont la justice surveille - ou non - la pratique du jeu. L'historien et archiviste paléographe Romain Benoit analyse la manière dont les nobles et militaires, échappaient, au XVIIe siècle, aux dettes de jeu grâce aux " billets d'honneur " délivrés par le tribunal des maréchaux de France, tandis que Lily Martinet, chercheuse à l'Institut Max Planck Luxembourg pour le droit procédural, s'intéresse à la régulation des jeux vidéo en ligne, qui repose actuellement sur une logique plus contractuelle qu'étatique.

2019-03-02 - Anne Chemin - Le Monde

 

La très grande qualité de cette " revue de réflexion critique animée par le Syndicat de la magistrature " ne se dément pas. Outre un entretien avec la chroniqueuse judiciaire du Monde Pascale Robert-Diard et un passionnant dossier sur un sujet trop rarement abordé sur " Jeu et droit " (avec un article bienvenu, " La privatisation de la Française des Jeux, une mauvaise pioche "), on lira la " Carte blanche " de la pénaliste Pierrette Poncela sur l'apport de Michel Foucault sur " les pratiques pénales ". Mais, surtout, les " souvenirs intimes " d'Hélène Hazera, journalite trans et militante d'Act Up, concernant la transphobie et sa " violence institutionnelle ". Un texte à la fois dur et tendre. Essentiel.

2019-03-07 - Politis

 

Table des matières

Carte blanche à Pierrette Poncela
Problématiser les pratiques pénales avec et après Michel Foucault

Le dossier : Jeu et droit
Le jeu et la théorie du droit, par Christophe Béal
Policer les trolls et contrôler les elfes
La régulation des jeux vidéo en ligne, par Lily Martinet
Joue-t-on devant la justice ?
Retour sur un article célèbre de Marc Galanter, par Liora Israël
La privatisation de la Française des Jeux, une mauvaise pioche, par Quentin Duroy et Jon D. Wisman
Dettes de jeu : quand nobles et militaires échappaient à la justice ordinaire, par Romain Benoit
Du stade au laboratoire
Surveiller et punir les supporters, par Vincent Sizaire
Varia
Les opinions séparées, une piste pour la modernisation de la justice française, par Thomas Onillon
(Se) faire justice, par Vanessa Codaccioni
Immobilier, la Justice se tire dans le PPP
Premier volet d'une série sur les PPP et la Justice, par Mathilde Robert
Les rubriques
Justice partout
L'équilibre du procès pénal aux États-Unis : entre égalité des armes et inégalité des munitions, par Benjamin Fiorini
Justice pour tous
Transphobie : souvenirs intimes d'une expérience collective de la violence institutionnelle, par
Hélène Hazera
Audition libre
Une témoin professionnelle à la barre. Entretien avec Pascale Robert-Diard
Guérillas juridiques
L'affaire des verriers de Givors ou le parcours du combattant des victimes de maladies professionnelles, par Pascal Marichalar
Souverains poncifs
Sur les PV, l'outrage. Les procès-verbaux de police sont-ils parole d'évangile ? par Anne-Laure Maduraud
Pièces à conviction(s)
Livres, films, etc.