C’est un simple témoignage que je voudrais livrer ici : celui d’un éditeur qui, depuis 1983, a eu la chance d’accompagner le parcours d’un intellectuel hors norme, Georges Corm, en publiant dix de ses livres en vingt-six ans. J’ai fait sa connaissance en 1982, au moment où je venais de prendre la direction des Éditions François Maspero, devenues l’année suivante, après le départ de leur fondateur, les Éditions La Découverte. Georges Corm m’apportait un gros manuscrit, que venait de lui refuser un grand éditeur parisien : ce sera Le Proche-Orient éclaté. De Suez à l’invasion du Liban, 1956-1982, que je publierai l’année suivante.
Le Proche-Orient éclaté, un ouvrage phare
Il faut rappeler brièvement le contexte de l’époque. En France, la gauche venait d’arriver au pouvoir, avec l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République en mai 1981. Mais paradoxalement, ce retour de la gauche réformiste aux affaires coïncidait avec l’éclatement complet des cadres idéologiques et politiques qui avaient profondément marqué la décennie précédente, caractérisés par la prégnance dans la jeunesse et dans une bonne partie de l’intelligentsia des références marxistes et structuralistes. La curiosité intellectuelle et l’ouverture au monde – y compris l’engagement internationaliste de nombreux jeunes dans la solidarité avec les luttes du tiers monde, notamment en Palestine – paraissaient brusquement avoir été étouffées par les impasses politiques et théoriques de ce cadre référentiel. En témoignait aussi bien le reflux massif de l’influence des groupes d’extrême gauche, que le désintérêt soudain pour des penseurs marxistes jusque-là célébrés comme le philosophe marxiste Louis Althusser ou encore le succès stupéfiant des « nouveaux philosophes » apparus en 1977, comme André Glucksmann ou Bernard-Henri Lévy – dont l’imposture médiatique et les arguments indigents serviront en France à légitimer tous les reniements et toutes les dérives de la sombre décennie 1980[1].
Dans ce climat intellectuel où tous les repères semblaient brouillés, la perception française des violents événements du Proche-Orient de l’époque oscillait le plus souvent entre incompréhension, confusion et interprétations simplistes. Qu’il suffise de rappeler la sanglante « guerre civile » déchirant le Liban depuis 1975 et la brutale invasion israélienne du pays en juin 1982 pour en finir avec le « sanctuaire » de l’OLP, culminant avec le massacre de Sabra et Chatila en septembre, sans oublier l’arrivée au pouvoir en février 1979 de l’imam Khomeiny à Téhéran, l’invasion en novembre 1979 de la grande mosquée de La Mecque par des opposants islamistes au régime saoudien (réprimée au prix de milliers de morts avec l’aide de gendarmes français), la guerre ouverte en septembre 1980 par l’Irak contre l’Iran, l’assassinat en octobre 1981 du président égyptien Anouar al-Sadate par des extrémistes islamistes ou la terrible répression des Frères musulmans dans la ville de Hama par le régime syrien en février 1982.
Centralité du vieux conflit israélo-palestinien, émergence de l’islam politique sur les décombres du nationalisme arabe, jeux d’intérêts et manipulations des puissances régionales et mondiales : tous ces facteurs imbriqués dans ces déchaînements de violence sur les terres du Proche-Orient n’étaient alors majoritairement perçus en France, au mieux, que de façon fragmentaire et, au pire, qu’à travers une grille de lecture biaisée par les prismes anciens d’une lecture culturaliste et essentialiste largement héritée de l’histoire coloniale. C’est ce que m’ont aidé à comprendre les pages lumineuses de cette première version du Proche-Orient éclaté, me convaincant de le publier sans délai. Ce livre « contrepoison » connaîtra un succès mérité dans le monde francophone comme dans le reste du monde, grâce à de nombreuses traductions (anglais, arabe, bulgare, italien…) et à sa réédition en poche en 1991, en version actualisée, dans la collection « Folio » de Gallimard. En 1997, je publiais la suite du premier volume, Le Proche-Orient éclaté II. Mirages de paix et blocages identitaires (1990-1996). Elle sera aussi reprise en 1999 dans la version « Folio » ainsi augmentée, régulièrement mise à jour depuis par l’auteur au fil des rééditions successives – grâce à la complicité de mon ami Éric Vigne, éditeur chez Gallimard –, jusqu’à l’édition de 2007 (plus de 1 000 pages !), la cinquième à ce jour.
Au total, vendu dans ses différentes versions à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires, ce livre sans cesse retravaillé est devenu la référence incontournable pour qui veut comprendre l’histoire contemporaine du Proche-Orient. D’une certaine façon, il est aussi l’œuvre d’une vie de recherches constantes, rigoureuses et précises, mais jamais satisfaites.
Aux racines du « mythe de l'occident »
Car toujours, au-delà de ce livre maître, Georges Corm, animé à la fois par une honnêteté foncière et le souci de mieux expliquer à ses contemporains les vrais ressorts de l’« Orient compliqué » – comme on disait autrefois –, a cherché à « aller plus loin ». Je me souviens ainsi de son essai aussi courageux qu’éclairant, Géopolitique du conflit libanais, que j’ai publié en 1986, à un moment où l’interminable « guerre civile » libanaise affectait directement la France, avec l’attentat meurtrier contre les parachutistes français de l’immeuble du Drakkar à Beyrouth en octobre 1983, les attentats de Paris en 1985 et 1986 ou l’enlèvement en mai 1985 du chercheur Michel Seurat et du journaliste Jean-Paul Kaufmann. Une situation qui réveille alors les vieilles obsessions antimusulmanes des élites françaises et encourage tous les fantasmes, comme celui de la « libanisation de la France », ainsi que l’a rappelé la remarquable enquête du jeune chercheur Thomas Deltombe, qui cite cet exemple parmi bien d’autres : « En septembre 1983, Paris-Match publie une série d’articles aux titres évocateurs : “L’Islam, son réveil agressif menace l’Occident”, “De Nasser à Kadhafi, la nouvelle guerre sainte contre l’Occident”, “L’Islam se croit destiné à la direction du monde”. L’ “océan islamique”, explique le magazine en invoquant Charles Martel et Ernest Renan, est en passe de submerger l’Hexagone. Avec la guerre intercommunautaire libanaise, certains commencent à évoquer la “libanisation” de la France[2]. »
Aux antipodes de ces délires, la Géopolitique du conflit libanais de Corm[3] remettait les pendules à l’heure, en montrant que la religion est une clé bien pauvre pour comprendre les ressorts d’un conflit complexe impliquant des intérêts fort profanes, largement surdéterminé par le jeu contemporain des puissances régionales et mondiales autour du conflit israélo-palestinien et, tout autant, par les héritages de la longue histoire des confrontations dans la région entre les États européens et l’Empire ottoman.
Et c’est donc très logiquement qu’il s’engage ensuite dans un approfondissement historique, déjà esquissé dans sa thèse publiée en 1971, Contribution à l’étude des sociétés pluriconfessionnelles[4], en apportant un regard neuf sur L’Europe et l’Orient, ouvrage publié par La Découverte en 1989[5]. Pour mieux comprendre les causes des conflits qui déchirent le Proche-Orient depuis plusieurs décennies, ce livre propose en effet une utile relecture de l’ascension et du déclin des empires multiethniques – l’Empire austro-hongrois, l’Empire ottoman et celui des tsars –, sous l’effet de la montée en puissance des États-nations modernes. Une histoire presque effacée de la mémoire des Européens malgré – ou à cause de ? – une littérature pléthorique sur la question des meilleurs esprits européens du xixe et du xxe siècles. Georges Corm mobilise dans ce livre une époustouflante érudition pour montrer à quel point cette littérature, souvent fort bien informée, était aussi marquée par des préjugés toujours bien vivants aujourd’hui. D’où, écrivions-nous dans la présentation de ce livre salutaire, « une critique radicale de la nouvelle école française d’orientalisme, pour laquelle l’islamisme constitue trop souvent la clé d’explication unique des événements du Proche-Orient ».
Ce livre majeur, motivé selon Corm par le constat de l’« étonnant parallélisme entre le processus de violence né en Europe centrale avec la “balkanisation” de la fin du xixe siècle et celui qui caractérise aujourd’hui la “libanisation” du Machrek », se révèlera plus tard comme le fondement d’une nouvelle entreprise intellectuelle de grande envergure, déclinant en trois volumes un regard novateur sur l’histoire de l’Europe et de l’Occident : Orient-Occident, la fracture imaginaire (2002), La Question religieuse au xxie siècle (2006), L’Europe et le mythe de l’Occident (2009)[6].
Ces trois livres, je l’avoue, m’ont aussi beaucoup appris. Mon énervement face aux inepties médiatiques de l’époque, partagé avec leur auteur, y a trouvé de ce fait un certain apaisement, que j’espère avoir transmis, par mon travail d’éditeur, aux nombreux lecteurs de Georges Corm.Dans le premier, écrit au lendemain des tragiques attentats du 11 septembre aux États-Unis, il explique comment « l’ethnocentrisme européen ou occidental, en particulier la tendance à idéaliser le monothéisme, sous son aspect hébraïque ou chrétien, ou plus récemment “judéo-chrétien”, à l’ériger en mythe de l’origine de la raison occidentale, a entraîné trop souvent une perversion des systèmes d’explication de l’histoire de l’humanité ». Pour lui, « ce mythe est devenu l’épicentre de la fracture imaginaire qui sépare la psychologie humaine en deux “mentalités” supposées radicalement opposées, celle de l’Orient et celle de l’Occident. La laïcisation des idéaux, l’invention des utopies modernes n’ont pas empêché la permanence de l’intolérance, entretenue par des siècles de lectures de la Bible, ni la prégnance des archétypes de l’Ancien Testament ». D’où son appel « à la mise en œuvre d’un ambitieux programme : opérer, en Occident, une mutation des concepts de la laïcité et de modernité, en les désoccidentalisant et en se préservant de tout particularisme et de tout communautarisme ».
Ce « programme » amènera très logiquement Georges Corm, avec La Question religieuse au xxie siècle, à rechercher plus loin encore dans l’histoire l’« archéologie des violences modernes ». Dans la lignée des travaux de Hanna Arendt, puisant là encore dans une documentation historique considérable, cet ouvrage passionnant bat en brèche les diverses théories du « retour du religieux » au xxe siècle ou du « choc des civilisations ». Et il explique tout ce que doit l’« irruption du religieux dans le champ politique » contemporain, avec son cortège de violences, à la « crise de légitimité des vieilles démocraties, minées par les effets de la globalisation économique et financière », mais aussi à l’héritage jamais assumé de l’Inquisition et des guerres de religion en Europe.
Le dernier volume de la trilogie, L’Europe et le mythe de l’Occident, qui sort en librairie au moment où j’écris ces lignes, se concentre sur l’histoire des idées européennes au xixe siècle pour nous aider à comprendre comment les représentations de cet héritage, « très peu conformes à la complexité des événements et des réalités », ont alors muté pour forger les « fonctions dogmatiques et mythologiques du concept “Occident” ». D’où des pages brillantes sur les « traditions irrationnelles du romantisme philosophique anti-Lumières du xixe siècle », aujourd’hui reprises par les néoconservateurs américains et européens. Mais aussi une réflexion novatrice, qu’il serait vain de prétendre résumer ici, sur cet immense paradoxe que pose la question : « De Mozart à Hitler, que s’est-il passé ? » Ou, dit autrement, comment la « face glorieuse oubliée de l’Europe », incarnée notamment par le génie de ses musiciens du xviiie siècle, a-t-elle pu être défigurée ensuite au point de permettre le déchaînement d’un antisémitisme débridé, qui conduira, au cœur d’une Allemagne si « civilisée », à la planification de l’extermination des Juifs d’Europe ?
Comprendre le monde contemporain
Inlassable et désintéressée, la quête permanente de vérité historique de Georges Corm pour contribuer à expliquer, au-delà des discours simplistes de l’ère médiatique, les tourments du monde contemporain, ne l’a pas empêché de poursuivre, toujours par l’écrit et le savoir, d’autres combats.
Et d’abord celui de la liberté et de la démocratie pour son pays, le Liban, auquel il a également consacré de nombreux livres, en arabe ou en français. Parmi eux, outre sa Géopolitique du conflit libanais, déjà citée, j’ai eu le bonheur de publier en 2003 son Liban contemporain. Histoire et société. Une histoire aussi concise qu’informée d’un pays trop souvent vu en France à travers les prismes réducteurs issus de la période du mandat (1920-1943), aujourd’hui bien oubliée, mais qui a pourtant profondément marqué les représentations toujours dominantes de ce pays arabe « pas comme les autres », au motif que des chrétiens « presque comme nous » y jouent un rôle politique important. « Au rebours de ces clichés, écrivions-nous dans sa présentation, ce livre tente de dénouer les fils enchevêtrés de l’histoire du Liban depuis son ouverture sur l’Europe au xviie siècle jusqu’à la fin du xxe siècle. Georges Corm s’y attache à forger des clés de compréhension des événements et des comportements des acteurs de cette histoire, afin de dépasser les langues de bois qui ne mettent l’accent que sur les communautés et leur diversité ou leurs évolutions divergentes. »
C’est le même souci de tordre le cou aux idées reçues qui avait conduit Corm à publier, en 1993, un bref ouvrage historique intitulé Le Moyen-Orient, dans la collection « Dominos » de Flammarion. Après la fermeture de cette collection, il m’en a proposé une version augmentée, sous le titre Histoire du Moyen-Orient. De l’Antiquité à nos jours, publiée dans notre collection de poche en 2007. En 192 pages, écrivions-nous, une fort utile « “géologie des cultures”, ces différentes couches anthropologiques sur lesquelles l’islam a bâti une des grandes civilisations de l’histoire de l’humanité. Le Moyen-Orient apparaît ainsi dans la diversité de ses patrimoines culturels, avec les ruptures et continuités entre les empires et les civilisations qui ont marqué son histoire ».
Mais je m’en voudrais d’oublier un autre volet essentiel du travail de Georges Corm tout au long de ces années, lié à son métier de base, celui d’économiste, qui l’a conduit à occuper, de décembre 1998 à octobre 2000, la fonction de ministre des Finances de la République libanaise, mais aussi à produire de nombreux travaux, confidentiels ou publics, sur les avatars de l’économie mondiale. Parmi ceux-là, Le Nouveau Désordre économique mondial. Aux racines des échecs du développement, que j’ai publié en 1993. Seize ans plus tard, au lendemain de la « grande crise » financière et économique de 2007-2008, sa relecture semble révéler comme un talent visionnaire de Georges Corm, tant ses analyses de l’époque donnent certaines des clés essentielles pour comprendre les origines de la crise actuelle.
Mais en vérité, rien de « sorcier » dans ces prémonitions : très simplement, Georges Corm, en praticien averti des économies du Sud comme du Nord, savait bien que les magnifiques modèles mathématiques des économistes universitaires – régulièrement récompensés par le « prix Nobel » d’économie[7] – entretiennent avec la réalité du fonctionnement des économies la même distance que celle existant entre l’imaginaire des grands peintres de l’art abstrait et le monde réel qui les inspire. Sauf que, à la différence de ces peintres, dont aucun n’a jamais prétendu « modéliser le réel », les économistes néoclassiques ont réussi à faire croire aux « décideurs » politiques que leurs équations expliquaient bel et bien les rouages de la vraie économie et permettaient de corriger ses dysfonctionnements…
Plus lucide que ces cohortes de prix Nobel, Corm proposait dans ce livre un « vibrant plaidoyer pour une renaissance d’une véritable économie politique », en rappelant simplement l’importance essentielle de certains facteurs déterminants de la « vraie économie » : le « trou noir de l’économie souterraine », « un facteur méconnu de l’analyse du développement : les migrations », la « récurrence du phénomène de corruption d’un siècle à l’autre », les « coûts pour le contribuable des erreurs de la bureaucratie bancaire », ou encore le « secret bancaire ou la consécration des rentes improductives ». Peu écoutés à l’époque, ces avertissements très concrets réactualisaient les analyses théoriques fondatrices du grand économiste hongrois Karl Polanyi (1886-1964) dans son fameux livre La Grande Transformation (1944). Des analyses tout autant effacées ensuite par le rouleau compresseur d’une théorie économique réductrice, prétendant gouverner le monde grâce à des modèles mathématiques sophistiqués et aux idées simples d’un néolibéralisme politique visant surtout à justifier l’enrichissement perpétuel des plus riches.
Sur le front de l’économie contemporaine comme sur celui de l’histoire de l’Europe, de l’Occident et du Proche-Orient, ce sont ainsi les mêmes valeurs qui guident la trajectoire intellectuelle de Georges Corm et qu’un compagnonnage de vingt-sept ans m’a permis de découvrir et d’apprécier. Une grande rigueur morale d’abord, guidée par le respect de l’autre, le souci permanent de l’égalité et de la liberté de tous, bien loin des imprécations des « intégristes de la République » qui tendent aujourd’hui en France à saturer le champ politique et intellectuel pour justifier l’exclusion, voire l’« éradication », des « allogènes » et des « mal-pensants »[8] – et légitimer, ce faisant, les pires dérives du néolibéralisme toujours triomphant dans les esprits des élites, malgré ses échecs avérés.
Et, ensuite, l’autre qualité, à mes yeux si précieuse, de l’inlassable recherche de Corm : sa curiosité intellectuelle, qui l’amène à nourrir aux sources les plus diverses sa quête de la vérité et à s’affranchir de toutes les œillères idéologiques, sans pour autant renoncer à une vigilance de tous les instants pour éviter les pièges redoutables de la facilité du non-conformisme « par principe » – dont on sait à quel point il a pu conduire d’autres « travailleurs de l’esprit » à d’invraisemblables dérives.
En bref, bien incapable d’expliquer tous les ressorts profonds de l’œuvre de Georges Corm – dont je sais seulement qu’elle recèle bien d’autres qualités et bien d’autres engagements, notamment politiques –, je voulais simplement témoigner ici de ma gratitude pour cet intellectuel hors norme : il fallait un Libanais comme lui, bien mieux pénétré des enseignements des Lumières que nombre de nos « intellocrates » français, pour nous aider à comprendre le monde contemporain. Mais aussi un franc-tireur comme lui, extérieur au monde académique de la recherche universitaire – aujourd’hui de plus en plus tenté, ou forcé, de se replier en un ghetto élitiste où les pairs ne parlent qu’aux pairs –, pour montrer aux jeunes générations que la figure de l’intellectuel adepte de la liberté de penser peut encore avoir un sens dans ce monde tourmenté.[1] Voir François Cusset, La Décennie. Le grand cauchemar des années 1980, La Découverte, Paris, 2007.
[2] Thomas Deltombe, L’Islam imaginaire. La construction médiatique de l’islamophobie en France, 1975-2005, La Découverte, Paris, 2005.
[3] Repris en 1992, dans une version augmentée et actualisée, sous le titre Liban : les guerres de l’Europe et de l’Orient, 1840-1992, coll. « Folio/Actuel », Gallimard, Paris, 1992.
[4] Georges Corm, Contribution à l’étude des sociétés multiconfessionnelles. Effets sociojuridiques et politiques du pluralisme religieux, Librairie générale de droit et de jurisprudence, Paris, 1971 (publié également en arabe et en serbo-croate) ; nouvelle édition sous le titre Histoire du pluralisme religieux dans le Bassin méditerranéen, Geuthner, Paris, 1998.
[5] L’Europe et l’Orient. De la balkanisation à la libanisation, histoire d’une modernité inaccomplie, La Découverte, Paris, 1989 (édition de poche augmentée : La Découverte/Poche, 2002) ; également publié en arabe, en roumain et en allemand.
[6] Georges Corm, Orient-Occident, la fracture imaginaire, La Découverte, Paris, 2002 (édition de poche, La Découverte/Poche, 2004) ; La Question religieuse au xxie siècle. Géopolitique et crise de la postmodernité, La Découverte, Paris, 2006 (édition de poche, La Découverte/Poche, 2007) ; L’Europe et le mythe de l’Occident. La construction d’une histoire, La Découverte, Paris, 2009.
[7] Voir Jean-Édouard Colliard et Emmeline Travers, Les Prix Nobel d’économie, La Découverte, coll. « Repères », Paris, 2009.
[8] Voir François Gèze, « Les “intégristes de la République” et les émeutes de novembre (ou : les effets de la mutation médiatique de la figure de l’intellectuel) », Mouvements, n° 44, mars-avril 2006.