Désignant originellement des citoyens mobilisés occasionnellement par l'État pour venir en appui aux forces régulières, le terme milice est désormais employé à propos de groupes armés qui ont peu de choses en commun sinon un supposé manque de discipline, un discours peu idéologique et des pratiques prédatrices. Que les milices se constituent pour assurer la protection de civils ou pour prélever des ressources, qu'elles soient mobilisées par l'État ou qu'elles remettent en cause son autorité, leur formation et leurs interventions obéissent à des logiques politiques. Après une analyse des principales approches des mobilisations miliciennes dans les sociétés en guerre, cet article s'interroge sur la frontière floue entre les forces régulières et les milices. La dernière partie montre que l'intervention des milices s'inscrit dans les reconfigurations contemporaines des modes de production et de gestion de la violence sur la scène internationale.