Jean-Gabriel Périot, cinéaste, et Alain Brossat, professeur de philosophie, ont travaillé pendant des années, sans se connaître, sur des sujets communs : les femmes tondues à la Libération, l'univers carcéral, la violence politique, le désastre nucléaire...
Dans la réflexion qu'ils engagent ici, ils s'interrogent sur la relation que les images entretiennent avec la politique et l'histoire. Comment se fabrique la mémoire ? Comment appréhender les archives ? Comment remonter le temps, au sens historique et cinématographique du terme ?
Ces conversations s'appuient sur les expériences, et les expérimentations, de Jean-Gabriel Périot. Aiguillonné par les observations d'Alain Brossat, il explique comment il confectionne ses " tracts cinématographiques ", comment il a travaillé avec les détenus d'une prison d'Orléans, comment il a monté les films inédits des militants de la Fraction armée rouge (RAF) ou encore comment il a remonté les images d'une apocalypse nucléaire, en commençant... par la fin.
Mettant en regard ces expériences avec celles d'autres cinéastes, célèbres ou non, ce dialogue offre une réflexion inédite sur le travail cinématographique et pose en termes nouveaux la question de la puissance – et de l'impuissance – de l'écriture et de l'image.
Avant-propos
Introduction : (Im)puissance de l'écriture ?
Cinéma " politique "
Expérience(s) du cinéma
La démocratie du générique
L'inconfort de la blague
Remonter l'Histoire
Violences des images, images de la violence ?
Corps au travail / corps résistant
Le travailleur désincarné
De la musique au cœur de la prison
Un tombeau pour les vaincus de l'Histoire ?
Hiroshima et ses fantômes
Ne pas désespérer.