La sociologie de Pierre Bourdieu s'est imposée bien au-delà du monde universitaire. Dans le même temps, ce dernier est devenu un défenseur des dominés et des opprimés, un militant de justes causes. Ce livre reprend certains des grands chantiers ouverts par le sociologue - les femmes, les classes populaires, les sciences, l'Algérie, l'épistémologie - afin de bien comprendre son mode d'exploration du monde.
En confrontant les positions de Bourdieu à celles d'autres chercheurs, Pierre Verdrager fait apparaître des traits permanents qui caractérisent la " sociologie critique " qu'il a fondée : elle requiert des gens capables de trop peu, vulnérables en tout, mais des sociologues capables de tout et vulnérables en rien !
Ce livre s'adresse d'abord aux acteurs et aux militants. Il n'est pas certain qu'on doive considérer comme un bon guide quelqu'un qui ne croyait pas en l'intelligence des gens, qui faisait dépendre le changement social de la survenue de miracles, qui considérait toute prise de conscience comme une impossibilité et qui disait pis que pendre des associations. Les militants n'ont pas besoin de guide ni d'homme providentiel capables d'indiquer ce qui est à faire : la science peut peut-être informer modestement l'action, certainement pas s'y substituer. La pédagogie ne remplacera jamais la politique.
Tout compte fait, ce dont les acteurs ont d'abord besoin d'être libérés, c'est d'une sociologie critique qui se sent autorisée, au nom de son savoir accumulé et de ses " méthodes rigoureuses ", à les penser incapables de toute critique.
Introduction
1. Les femmes
2. Les classes populaires
3. Les sciences
4. L'Algérie
5. L'épistémologie
6. La psychanalyse
Conclusion : Le prix à payer de la grandeur
Références
Remerciements