Les vécés n'ont pas toujours été fermés de l'intérieur, la preuve en est cette histoire des lieux d'aisances, du Moyen Âge à nos jours. Avant de devenir objet d'interdits imposés par l'hypocrite morale bourgeoise du XIXe siècle, les " besoins naturels " pouvaient se satisfaire sans honte ni fausse pudeur. L'étron fut une matière poétique pour ne rien dire de la jubilation provoquée par le libre échappement des " zéphyrs ". Rabelais, continuateur des trouvères du Moyen Âge, ne fut pas le seul écrivain à se rouler dans la " chose " : le siècle des Lumières a connu un âge d'or de la littérature scatologique. Avec l'avènement des bourgeois conquérants, il faut se retenir en permanence : le corps doit être contrôlé et enserré dans des règles " rationnelles ". Hygiénistes, urbanistes et architectes s'occupent sérieusement des " commodités ", la répression corporelle et par conséquent sexuelle s'en trouve renforcée.
 
                
                                            Roger-Henri Guerrand (1923-2006), historien hors norme de la vie quotidienne en milieu urbain, est l'auteur de nombreux livres, dont à La Découverte, Les Lieux. Histoire des commodités et Le Confident des dames. Le bidet du XVIIIe au XXe siècle : histoire d'une intimité (avec Fanny Beaupré/Julia Csergo), Cent ans d'habitat social : une utopie réaliste (Albin Michel, 1989, avec Roger Quillot) et d'un livre de mémoires, À contre-voie : mémoires de vie sociale (Infolio, 2005).

" Avec un humour jamais vulgaire, Roger-Henri Guerrand raconte l'histoire de ces fameux lieux, des Romains aux sanisettes à musique. Le " tout-à-la-rue " du Moyen-Âge, le pet transformé en zéphyr par les rimailleurs du XVIIe et du XVIIIe, le temps du grand resserrement pudibond au XIXe. Voilà qui est instructif et jette d'étranges lueurs sur la société française. " 
LIRE 
" De nos jours, personne ne parle plus de ces choses-là. Sauf le monsieur qui a écrit ce livre. Un ouvrage à pisser de rire et où il y a matière à s'instruire. " 
ACTUEL
" On réédite l'ouvrage que Roger-Henri Guerrand, historien atypique, avait consacré à ce qu'Estienne désignait en 1570 comme "l'endroit de la maison qu'il n'est pas honnête de nommer et toutefois y est nécessaire". Des lieux d'aisance du Moyen-Âge aux sanisettes d'aujourd'hui, cette histoire des commodités en dit long sur l'évolution des moeurs et des mentalités. "
LE FIGARO LITTÉRAIRE
2025-11-04 - PRESSE

Préface inédite de Thierry Paquot
Des bruits et des odeurs 
1. " Gare l'eau " 
Prolégomènes 
Moyen Âge énorme et délicat 
Poésie de l'étron 
Odieux pudibonds
Premières considérations architecturales
2. Chaises percées, Thomas et Bourdaloues 
Au temps de la libre pissette 
Vivent les francs-péteurs ! 
Une certaine cassolette 
Recevoir sur sa chaise 
Les privés sont au grenier 
Maudites crottes de Paris
3. Quand soufflent les derniers " Zéphirs " 
Où la rate se désopile 
Thomas toujours fidèle 
Des " lieux à l'anglaise " ? 
Un problème d'hygiène publique 
Maître Fifi s'en va à Montfaucon
4. Aux origines de la police sanitaire 
La fin de l'art de chier 
Paris, atelier de putréfaction 
Un tour de France nauséabond 
" Des bassins béants et sans couvercle " 
Les latrines scolaires 
Où l'acte enfin s'escamote 
L'intestin de Léviathan
5. Pas de voie sans égout 
L'immeuble haussmannien ne sent pas bon 
Charmantes cités françaises 
Réforme de la voirie 
Un égoutier nommé Belgrand 
Les chevaliers de la brune 
À chaque rue son édicule
6. La discipline du siège 
Hygiénistes et logements insalubres à Paris 
Les disciples de Le Play accusent -
Le siège ciré de l'école Monge 
Éloge de la chasse d'eau 
Les W-C à l'intérieur !
Apothéose du pétomane
7. Une loi liberticide 
Une question sans objet 
La Seine gravement malade 
Intervention d'un jésuite 
Poubelle, préfet collectiviste
La résistance des vautours 
8. Vespasiennes et chalets de Paris 
Plusieurs milliers d'édicules ! 
Décence du chalet 
Se retenir en chemin de fer !
9. Dans la douceur et la discrétion 
L'esprit d'Achères 
Ah ! ce duvet ouaté 
Clochemerle-sur-Seine 
Sanisettes pour tous 
Un nouveau péril fécal
Conclusion.