Logements inabordables, salaires de misère, systèmes de santé inexistants ou dysfonctionnels, catastrophe climatique, rejet des migrant·e·s, violences policières... on entend peu les féministes s'exprimer sur ces questions. Pourtant, elles ont un impact majeur sur la vie de l'immense majorité des femmes à travers le monde.
Les grèves des femmes qui se multiplient aujourd'hui en Argentine, en Pologne, aux États-Unis ou ailleurs s'emparent de ces problématiques et témoignent du fait que les revendications féministes ne sont pas isolées de celles d'autres mouvements. Et c'est tout l'enjeu de ce manifeste, inspiré par ces nouveaux mouvements féministes : face à un système néolibéral qui concentre toutes les aliénations, injustices et inégalités et instrumentalise certaines luttes sociales pour servir ses velléités impérialistes et engranger le plus de profits possible, le féminisme doit repenser son agenda théorique comme militant.
Trois des organisatrices de la Grève internationale des femmes s'engagent ainsi avec ce manifeste pour un féminisme véritablement inclusif, capable de faire converger l'anticapitalisme, l'antiracisme, l'écologie politique, l'internationalisme et l'anti-hétérosexisme : un féminisme pour les 99 %.
Nancy Fraser est professeure de philosophie et de politique à la New School for Social Research (New York). Auteure de nombreux ouvrages, elle est l'une des principales représentantes de la Théorie critique dans le monde anglophone.
2019-01-01 - Bridget Read - Vogue US
Les chercheuses Nancy Fraser, Cinzia Arruzza, et Tithi Bhattacharya dissèquent dans un essai tous les maux qui pèsent lourdement, voire violemment, sur la vie des femmes. [...] Les professeures publient un manifeste puissant dans lequel elles dessinent les contours d'un féminisme inclusif, anticapitaliste, antiraciste, anti-hétérosexiste, et qui milite pour l'écologie politique et l'internationalisme. Autrement dit, une alternative au féminisme libéral actuel (pensé pour une élite) ainsi qu'un féminisme pour les 99 % de la population mondiale.
2019-03-01 - Fanny Marlier - Les Inrocks
Logements inabordables, salaires de misère, systèmes de santé inexistants ou dysfonctionnels, catastrophe climatique, rejet des migrants(e)s, violences policières... on entend peu les féministes s'exprimer sur ces questions. Pourtant, elles ont un impact majeur sur la vie de l'immense majorité des femmes à travers le monde. Les grèves des femmes qui se multiplient aujourd'hui en Argentine, en Pologne, aux États-Unis ou ailleurs s'emparent de ces problématiques et témoignent du fait que les revendications féministes ne sont pas isolées de celles d'autres mouvements. Et c'est tout l'enjeu de ce manifeste, inspiré par ces nouveaux mouvements féministes : face à un système néolibéral qui concentre toutes les aliénations, injustices et inégalités et instrumentalise certaines luttes sociales pour servir ses velléités impérialistes et engranger le plus de profits possible, le féminisme doit repenser son agenda théorique comme militant.
2019-03-01 - Journal des Acteurs Sociaux
Féminisme pour les 99 % se lit comme un discours de lancement de campagne. Sans détailler un programme, le manifeste des chercheuses Cinzia Arruzza, Tithi Bhattacharya, et Nancy Fraser définit une plateforme, un ensemble d'idées autour desquelles rassembler les mouvements féministes. En reprenant le slogan " We are the 99 % " – apparu en 2011 avec Occupy Wall Street et repris par Bernie Sanders en 2016 – elles montrent leur ambition de s'unir à la gauche anticapitaliste, en surmontant l'opposition obsolète entre politique minoritaire et politique de classe. Leur plateforme est celle d'un féminisme majoritaire, à la fois écologique, socialiste et inclusif.
2019-03-05 - Sandrine Samii - Le Nouveau Magazine littéraire
Rédigé par trois philosophes américaines,organisatrices de cette grève internationale des femmes, ce texte pour le Féminisme pour les 99%, s'il ne prétend pas avoir l'ambition du Manifeste du parti communiste de Karl Marx, se veut aussi révolutionnaire. Par une volonté de faire converger l'anticaptalisme, l'écologie ou l'antiracisme dans une approche internationale. Mais surtout par la mise en lumière du " travail reproductif ", c'est-à-dire l'ensemble des tâches souvent " gratuites " effectuées dans le cadre privé ou familial qui permettent la " reproduction des travailleurs " (travail domestique, " charge mentale ", etc.). [...] Ce petit livre éclaire en tout cas sur une nouvelle forme de féminisme contemporain.
2019-03-08 - Le Courrier Picard
Un manifeste
Thèse 1. Une nouvelle vague féministe réinvente la grève
Thèse 2.Le féminisme libéral est en faillite. Il est temps de s'en débarrasser
Thèse 3. Nous avons besoin d'un féminisme anticapitaliste - un féminisme pour les 99 %
Thèse 4. Ce que nous traversons, c'est une crise de la société dans son ensemble - et la source du problème est le capitalisme
Thèse 5. Dans les sociétés capitalistes, l'oppression de genre est enracinée dans la subordination de la reproduction sociale à la production marchande. Nous voulons remettre les choses dans le bon sens
Thèse 6. La violence de genre prend de nombreuses formes, toutes liées aux relations sociales capitalistes. Nous jurons de les combattre toutes
Thèse 7. Le capitalisme essaie de contrôler la sexualité. Nous voulons la libérer
Thèse 8. Le capitalisme est né de la violence raciste et coloniale. Le féminisme pour les 99 % est antiraciste et anti-impérialiste
Thèse 9. En luttant pour empêcher la destruction de la Terre par le capital, le féminisme pour les 99 % est écosocialiste
Thèse 10. Le capitalisme est incompatible avec une véritable démocratie et la paix réelle. Notre réponse est l'internationalisme féministe
Thèse 11. Le féminisme pour les 99 % appelle tous les mouvements radicaux à se rejoindre dans une insurrection anticapitaliste commune
Postface
Commencer par le milieu
Reconceptualiser le capitalisme et sa crise
Qu'est-ce que la reproduction sociale ?
La crise de la reproduction sociale
La politique du féminisme pour les 99 %.