Cette exposition raconte l’histoire de femmes, d’hommes et d'enfants, venus d’Asie, d'Afrique, d’Océanie, des Amériques et parfois d’Europe, exhibés en Occident et ailleurs, dans des cirques, des cabarets, des foires, des zoos, des jardins d'acclimatations, des villages itinérants ou d’importantes reconstitutions dans les expositions universelles et coloniales.
L’Europe, l’Amérique et le Japon vont, pendant presque cinq siècles (1490-1960), les exhiber comme de prétendus « sauvages ». Il est désormais temps de regarder ce passé, de manière objective. C'est à cela qu'invite cette exposition à partir du 21 novembre 2012, à la suite du livre référence Zoos humains et exhibitions coloniales en 2011.
C'est véritablement une exposition événement qui est présentée au jardin d'acclimatation.
Elle présente affiches, photographies, cartes postales, presse et objets, ainsi qu’un panorama complet des zoos humains dans le monde depuis 5 siècles. Ce regard sur 5 siècles de "zoos humains" et d'exhibitions coloniales a été réalisé par le Groupe de recherche Achac et la Fondation Lilian Thuram.
Éducation contre le racisme, avec le concours de nombreux partenaires institutionnels ou médias. Ils souhaitent, ensemble, expliquer comment se sont installés les préjugés à travers une vingtaine de thèmes majeur. C’est un passé qu’il faut déconstruire et comprendre afin que la couleur de la peau et la culture d’un être humain ne soient plus un motif de rejet ou de discrimination (voir le rapport, à cet égard, du Comité pour la mémoire de l'esclavage sur la mémoire des expositions ethnographiques remis le 15 novembre 2011 à la ministre de l'outre-mer). Pendant plus d’un siècle (de la Vénus hottentote, en 1810 à la Seconde Guerre mondiale, en 1940), l’industrie de l’exhibition a fasciné plus d’un milliard quatre cents millions de visiteurs et a exhibé entre trente et trente-cinq mille figurants dans le monde entier. Ces exhibitions humaines visent alors essentiellement à tracer une frontière et une hiérarchie entre prétendus « civilisés » et prétendus « sauvages ». Ce fut aussi, et le plus souvent, le premier contact visuel, la première rencontre, entre l’Autre et Nous.
Cette présentation en avant-première au Jardin d’Acclimatation de cette exposition itinérante est un événement à plus d’un titre après l’important succès de l’exposition présentée au musée du quai Branly, ouverte il y a tout juste un an (le 29 novembre 2011), et qui a reçu plus de 250.000 visiteurs en six mois. Car le Jardin d'acclimatation est à la fois un lieu d’histoire et un lieu de distractions pour les enfants depuis des générations. De fait, de 1877 à 1937, des exhibitions coloniales et humaines ont été organisées dans le cadre du Jardin d'acclimatation.
C’est pourquoi l’exposition présentée pendant un mois et demi est à la fois un regard objectif sur ce passé, et un désir commun de regarder ensemble celui-ci sur le site même du Jardin d'acclimatation. C'est aujourd'hui une exposition qui plonge le visiteur dans une histoire, notre histoire, qu’il est essentiel de connaître et de partager pour regarder autrement le monde qui nous entoure.
Un parcours, une vingtaine de thèmes majeurs
1/ L’exhibition du sauvage : cinq siècles d’histoire
2/ Premiers contacts, premiers exhibés : de 1492 au siècle des Lumières
3/ Les nouvelles formes d’exhibitions au début du XIXe siècle
4/ La science en quête des prétendues « races »
5/ Le spectacle de la différence : des Zoulous à Buffalo Bill
6/ La diversité des lieux d’exhibition : des jardins aux scènes de théâtre
7/ Monstres et phénomènes de foire : de Barnum 1841 à Krao 1926
8/ Une organisation du monde : le temps des expositions universelles
9/ Les conditions d’exhibition : les destins des figurants
10/ Une large diffusion : les villages ethniques itinérants
11/ Jardin d’Acclimatation de Paris : 60 ans d’exhibitions
12/ Colonisation et exhibitions : deux phénomènes parallèles
13/ Une mise en scène officielle : le temps des expositions coloniale
14/ Entre publicité et propagande : la fascination des images
15/ Les populations locales exhibées
16/ Les expositions de l’entre-deux-guerres (1922-1940)
17/ Dénonciations des « zoos humains »
18/ La fin des « zoos humains » à partir de 1930
19/ Héritages et mémoires (d’Elephant Man 1980 au retour des Fuégiens 2010)
Une exposition réalisée avec le concours et le soutien de la Ville de Paris (Délégation en charge des droits de l'Homme, de l'intégration, de la lutte contre les discriminations et des citoyens extra communautaires), du ministère des Outre-mer, de l’Acsé (Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances), de l’Institut Randstad, de la Casden, de la MGEN, du Comité pour la mémoire de l’esclavage & du ministère de la Ville. En partenariat avec les Editions La Découverte, Respect Mag, Tropiques FM, Africultures et Afriscop.