Petite bibliographie sur le thème de culture générale pour le concours d'entrée à HEC : L'espace.
Absolu // relatif //paradoxal // construction géométrique // infini // social // indivisible // divin // habité // cybernétique
L'espace, c'est cela et plus. Quelques pistes pour travailler dans ses livres :
* Espace et lieu dans la pensée occidentale - Sous la direction de Thierry Paquot et Chris Younès
Que représentent l’« espace » et le « lieu » pour les philosophes ? Quelle place occupent ces « notions » dans les différents systèmes de pensée ? Sont-elles synonymes ? Ont-elles des sens qui changent avec les découvertes scientifiques (en géométrie, en physique, en astronomie…) ? Comment sont-elles, ou non, liés au concept de temps ? Ont-elles à voir avec d’autres thèmes, comme le territoire, la ville et la campagne, le paysage ? Pour la première fois, en langue française, un ouvrage rassemble les contributions de philosophes confirmés, qui explorent la pensée d’auteurs majeurs de l’histoire intellectuelle occidentale en privilégiant l’espace et le lieu. Ce livre collectif complète Le Territoire des philosophes (La Découverte, 2009), qui se focalisait sur les penseurs du XXe siècle.
Dix-neuf auteurs, de Platon à Nietzsche, sont ici questionnés quant à leur usage théorique de l’espace et du lieu, alors même qu’ils sont, pour la plupart, célèbres pour d’autres concepts et apports. Les contributeurs s’efforcent de situer la pensée de leur auteur dans son temps et dans la longue géohistoire des idées. La philosophie est ici entendue à la fois comme un « art de vivre » et une manière de comprendre le monde, deux dimensions inséparables dans la saisie et de l’espace et du lieu. Tout être humain est « spatio-temporalisé » et c’est seulement en ce sens qu’il habite la Terre et en fait sa demeure.
* Le territoire des philosophes - Sous la direction de Thierry Paquot et Chris Younès
L’espace, le lieu, le territoire, la ville, le paysage ne sont pas des sujets étudiés prioritairement par les philosophes contemporains, alors même que l’urbanisation représente dorénavant un phénomène planétaire. Pourtant certains les considèrent avec sérieux : qu’ils reviennent au topos ou à la khorâ des philosophes grecs, qu’ils discutent de l’apport des éthologues et autres naturalistes sur les processus de territorialisation propre à la faune et à la flore, qu’ils explorent le cyberspace, arpentent les réseaux télécommunicationnels ou errent dans les mégapoles et banlieues des villes plus ou moins hospitalières, ils nous aident à penser le devenir urbain de l’être.
Cet ouvrage original et pionnier offre au lecteur un éventail des théories qui accordent au territoire spécifique à l’existence humaine une place essentielle. Ainsi, vingt philosophes du XXe siècle – Simmel, James, Bergson, Heidegger, Weil, Bachelard, Merleau-Ponty, Arendt, Jonas, Wittgenstein, mais aussi Lefebvre, Derrida, de Certeau, Levinas, Foucault, Deleuze et Guattari, Maldiney, Nancy, Sloterdijk – se trouvent présentés par de jeunes philosophes et de plus anciens, tous confirmés.
À l’heure des migrations – forcées ou non –, du défi environnemental, de la « crise » des banlieues, du mal-être croissant dans des formes indignes d’habitation, de la discontinuité des géographies intimes, il est grand temps de s’interroger sur les liens que les humains entretiennent avec les lieux et la terre.
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* L'espace public - Thierry Paquot
Au singulier, l'espace public désigne la sphère du débat politique, la publicité des opinions privées, qui participent à la vie commune en devenant publiques. Au pluriel, les espaces publics, depuis une trentaine d'années en France, correspondent au réseau viaire, rues et boulevards, places et parvis, parcs et jardins, bref à toutes les voies de circulation qui sont ouvertes au public. Les deux ont, par conséquent, à voir avec la communication.
La mondialisation de l'économie capitaliste, la révolution communicationnelle, la mutation des supports médiatiques (appartenant à une poignée d'entreprises), le déploiement de la vidéosurveillance, la construction de murs, la privatisation de nombreux territoires urbains « effacent » les espaces publics, entravant ainsi l'émergence d'expériences alternatives. L'urbanisation planétaire, avec les centres commerciaux, le tourisme de masse, le mobilier urbain, les enclaves sécurisées, etc., transforme les usages des espaces publics et les uniformise. Pourtant, des résistances se manifestent (spectacles de rue, code de la rue, cyber-rue, etc.) et associent aux espaces publics, gratuits et accessibles, l'esprit de la ville.
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* La condition cosmopolite - Michel Agier
La mondialisation libère les uns et oppresse les autres. Et dans cette partition du monde, chacun est renvoyé à une identité prétendument essentielle et « vraie ». D’où un véritable « piège identitaire », négation de l’autre et de sa subjectivité, parfois justifié par l’anthropologie – à l’opposé de sa vocation humaniste et critique. Face à ce défi, le regard contemporain sur le monde doit être repensé, en dépassant le relativisme culturel et ses « ontologies » identitaires.
Dans ce livre, Michel Agier prend une position résolument « décentrée », invitant le lecteur à reconsidérer les sens et les usages de la frontière : lieu de passage, instable et sans cesse négociée, elle nous fait humains en instituant la place et l’existence sociale de chacun tout en reconnaissant celles des autres. Le mur est son contraire : il incarne le piège identitaire contre l’altérité.
Cette enquête sur l’état du monde et sa violence, sur les frontières et les murs, sur le sens des mots (« identité », « civilisation », « race », « culture ») propose ainsi une réflexion originale sur la condition cosmopolite, figure à double face : d’un côté, l’étranger absolu, global et anonyme, que dessinent les politiques identitaires sous des traits effrayants ; de l’autre, le sujet-autre, celui qui venant de l’extérieur de « mon identité », m’oblige à penser tout à la fois au monde, à moi et aux autres. En plaidant pour la validité de l’approche anthropologique, Michel Agier cherche ici à dépasser le piège identitaire, à montrer que d’autres manières de penser sont possibles. Réapprendre à passer les frontières où se trouve l’autre, à les reconnaître et à les fréquenter, est devenu l’un des enjeux majeurs de notre temps.
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* La nouvelle économie géographique - Matthieu Crozet et Miren Lafourcade
La région Île-de-France, dont la superficie n’excède pas 2 % du territoire national, accueille plus de 23 % des entreprises françaises. Quelles sont les forces qui poussent les activités économiques à se concentrer ainsi dans l’espace ? Les zones éloignées des grands marchés sont-elles condamnées au sous-développement ? Pourquoi certaines entreprises sont-elles tentées de se délocaliser et pourquoi toutes ne le font-elles pas ? Que peut-on attendre des politiques d’attractivité et d’aménagement du territoire ?
La science économique a longtemps cantonné l’espace en marge de la discipline. Le renouvellement de l’économie géographique, amorcé dans les années 1990, a comblé ce manque. La nouvelle économie géographique analyse les mécanismes qui expliquent le modelage de l’espace économique. Cet ouvrage présente de façon rigoureuse ces nouvelles théories, détaille les principales études empiriques qui leur sont associées et expose les implications de politique économique qui en découlent.
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* Économie géographique du développement - Jean-Claude Prager et Jean-François Thisse
Quelles sont les principales raisons du développement inégal des territoires ? L’économie géographique, mais aussi l’histoire économique, permettent de comprendre pourquoi la croissance économique et ses deux sources principales, le capital humain et l’innovation, sont des phénomènes localisés dont la diffusion dans l’espace est lente et imparfaite.
Si la proximité des ressources naturelles a largement vu son importance décliner, cela n’implique pas que distance et localisation aient disparu de la vie économique. Au contraire, les travaux les plus récents mettent en évidence les forces qui façonnent la nouvelle division spatiale du travail, laquelle repose principalement sur les grandes métropoles ou régions urbaines. Paradoxalement, la réduction des coûts de transfert des biens et de l’information a permis une telle évolution.
La mondialisation accélérée des dernières décennies n’est donc pas celle d’un monde plat : elle a ses pics de prospérité et laisse en arrière ou bouscule un grand nombre de territoires, alors que dans certains pays moins avancés la pauvreté semble s’ancrer comme une marque indélébile des malchances conjuguées de l’histoire et de la géographie.
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* Sociologie des villes - Yankel Fijalkow
Tokyo, New York, Los Angeles, Londres, Johannesbourg, Paris, Jérusalem, Montréal… Le phénomène urbain s’étend sur la planète. Bien que diverses, les villes constituent la forme sociale de la modernité. Certaines expériences d’urbanisme mobilisent les recherches en sciences sociales. Comment les groupes sociaux s’adaptent-ils aux espaces urbains ? Existe-t-il des lieux criminogènes ? La ville crée-t-elle des communautés ou des solitudes ? Comment s’opère la distribution des classes sociales ? La mixité sociale est-elle possible et organisable ? Qui gouverne la cité ? La participation des habitants est-elle envisageable ? Que signifie un aménagement urbain durable ?
Ce livre propose des éléments de réponse en mobilisant les résultats de nombreuses recherches sociologiques et un guide méthodologique original. Au-delà des étudiants en sciences sociales, il s’adresse à ceux qui sont confrontés à l’acte d’aménager l’espace : ingénieurs, architectes, développeurs locaux, travailleurs sociaux, élus, associations d’habitants.
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