" J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie.
Tout menace de ruine un jeune homme : l'amour, les idées, la perte de sa famille, l'entrée parmi les grandes personnes. Il est dur à apprendre sa partie dans le monde.
À quoi ressemblait notre monde ? Il avait l'air du chaos que les Grecs mettaient à l'origine de l'univers dans les nuées de la fabrication. Seulement on croyait y voir le commencement de la fin, de la vraie fin, et non de celle qui est le commencement d'un commencement. "
Paul Nizan (1905-1940), militant communiste jusqu'à sa rupture avec le Parti au moment du Pacte germano-soviétique, romancier et essayiste, auteur culte des années soixante, a laissé des textes majeurs, dont Les chiens de garde (réédité aux Éditions Agone) et Aden Arabie (disponible en " Points Seuil ").