Mediapart et La Découverte ont décidé de s'associer pour créer une revue ambitieuse et novatrice destinée à un large lectorat. Si son nom sonne comme une évidence – les deux " maisons " ont un " crieur " de journaux pour logo –, sa ligne s'est, elle aussi, imposée par leurs forces complémentaires : le journalisme d'investigation et l'édition d'idées engagée. Son ambition sera donc de traiter de manière inédite, insolite et incisive, du monde intellectuel et culturel, en l'envisageant comme un objet d'investigation journalistique.
Les enquêtes porteront sur la vie de la pensée, nationale et internationale (au Nord comme au Sud), sur les idées nouvelles, les sciences ou la théologie, la littérature, l'art, les séries, le cinéma, le spectacle vivant..., sous la forme de longs articles vivants, privilégiant la réflexion sur l'actualité.
L'enjeu est de taille : désenclaver les domaines de la pensée et de la culture et faire de la revue le lieu central d'un journalisme d'idées, proposant une vulgarisation de qualité. Mais il s'agit aussi, comme son nom même de " revue " le revendique, d'assumer une certaine filiation intellectuelle. Autrement dit : rendre vivantes et accessibles des idées qui nous concernent tous, sans en rabattre sur l'exigence du contenu.
2015-06-10 - Jean-Marie Durand - Les Inrockuptibles
Si la santé intellectuelle d'un pays se mesurait à la fertilité de ses revues, la France ravirait bien des trophées. La Revue du crieur enrichit, sans mimer la proposition éditoriale existante, cette offre. Fruit d'un partenariat entre Mediapart et La Découverte, éditeur réputé d'essais, cette publication se distingue par son choix d'investir un champ généralement déserté des investigations journalistiques : les enquêtes portant sur le monde clos des idées et la fabrique peu transparente de la culture. À partir de décryptages solides, on assiste, depuis les loges barricadées de milieux réputés intouchables, à la déconstruction d'empires et d'imaginaires. Les intérêts bien compris entre Google et une certaine presse, le privé qui " fait " l'art, les récupérations sauvages de Confucius, l'usine à sophismes du starisé Michel Onfray, la tiédeur trompeuse du discours de Marcel Gauchet, la résurgence d'un fascisme greffé aux thèses islamophobes, le cerveau embrumé de la NSA... sont quelques thèmes fort adroitement abordés.
2015-06-12 - Nicolas Dutent - L'Humanité
"Parce qu'intello n'est pas un gros mot." Une punchline savamment orchestrée, digne des plus grands du rap français. Rien à voir avec Booba cependant : la phrase est signée par Mediapart et La Découverte. Le journal tout numérique s'acoquine à la maison d'édition tout papier pour donner vie à la Revue du crieur. Format "mook", entre magazine et livre, le premier numéro est sorti ce jeudi en librairie : 160 pages "d'enquêtes sur les idées et la culture", design épuré assorti de couleurs pop, nées d'une "urgence" à la fois politique et journalistique. [...] A travers une variété de sujets au long cours - de Google à Confucius, la pop coréenne et la NSA - la Revue du crieur démontre que, loin de ressembler à d'étranges phénomènes qui planent au-dessus de nos têtes, le débat intellectuel s'incarne dans des réseaux, des institutions, des financements concrets. Qu'il existe une matérialité des idées et de la culture prouvée par l'enquête. "On ne peut pas faire de débat d'opinion si les faits ne sont pas garantis", dit Joseph Confavreux. Autre nécessité : exhumer la pensée française des limites hexagonales, histoire de s'appuyer sur des phénomènes plus audacieux. Revendiquant l'héritage de l'éditeur François Maspero, modèle d'intervention politique sur le front des idées, Mediapart et La Découverte partagent des logos résolument analogues : un petit crieur public, qui porte la voix haut et fort.
2015-06-12 - Léa Iribarnegaray - Libération
La revue du crieur se veut l'organe d'un " point de vue critique " et d'abord un lieu de publication d'enquêtes " sur les idées et la culture ". a la fois, " mook " et revue – c'est aussi son originalité - , elle réunit journalistes et chercheurs, la plupart engagés dans les " humanités critiques ", artistes ou écrivains qui produisent des articles exigeants, d'une lecture agréable ni trop longs (comme dans certaines publications universitaires) ni trop courts (comme beaucoup d'articles de journaux).
2015-06-25 - Olivier Doubre - Politis
C'est un mook qui fait du bien au cerveau, dans le flot d'actualité continue. On se pose, et on lit avec gourmandise les longs articles de quinze pages de la Revue du crieur, dont parait le premier numéro. Le titre de la revue s'inspire du crieur public, celui qui incarne l'esprit démocratique. Elle porte bien son nom.
2015-07-01 - Causette
Les Editions la Découverte ont été frappé à la porte de Médiapart pour leur proposer de lancer une nouvelle revue d'enquêtes sur les idées de notre temps. Banco ! Le premier numéro – il y en aura 3 par an – vient de sortir et il est de superbe facture. Ce numéro qui une fois refermé, laisse ce plaisir immense de se sentir moins bête.
2015-07-01 - Christian Chavagneux - Alternatives économiques
L'article de l'historien Enzo Traverso " Spectre du fascisme " suffit à l'achat de cette revue à la maquette sobre et aux accroches pertinentes.
2015-09-01 - Revue de la Fédération CNT éducation
Marcel Gauchet ou le consensus conservateur,
par Ludivine Bantigny et Julien Théry-Astruc
Dans la tête de la NSA,
par Grégoire Chamayou
Ce que l'argent fait à l'art,
par Marion Rousset
Au-delà de
Gangnam Style,
par Marc Saint-Upéry
Google et la presse : la raison du plus fort,
par Dan Israel
Feedlots (parcs d'engraissement animal), 2013. Un regard photographique,
portfolio de Mishka Henner
La petite usine de Michel Onfray,
par Nicolas Chevassus-au-Louis
Spectres du fascisme,
par Enzo Traverso
Youtube ou l'imaginaire sous contrôle,
par Olivier Alexandre
Le pseudo-complot Illuminati,
par Yves Pagès
Confucius, retour vers le futur,
par Thomas Brisson