Mongo Beti, écrivain camerounais, est connu pour ses romans, notamment ceux des années 1950, qui ont joué un rôle important dans la prise de conscience du colonialisme et dans la lutte contre celui-ci.
Publié en 1972 par les Éditions François Maspero, Main basse sur le Cameroun était un réquisitoire contre les crimes du président Ahidjo, dictateur du Cameroun par la grâce du néocolonialisme français. Son but fut largement atteint, semble-t-il, puisque le livre fut interdit, saisi, l'éditeur poursuivi, et l'auteur l'objet de multiples pressions et menaces.
Sa réédition, en 1977, dans une version revue, était encore d'une actualité brûlante à l'heure de l'intervention française au Zaïre. Mongo Beti montre en effet que les anciennes colonies d'Afrique occidentale française et d'Afrique équatoriale française, formellement indépendantes depuis les années 1960, n'en sont pas moins restées étroitement contrôlées par la France.
Trente ans plus tard, ce livre demeure un document historique majeur, indispensable pour comprendre les évolutions ultérieures de la Françafrique.
Mongo Beti (1932-2001), agrégé de lettres classiques, fondateur et artisan de la revue Peuples noirs, Peuples africains, est l'auteur de nombreux essais et pamphlets sur l'Afrique. Il a également laissé une importante œuvre romanesque (notamment Ville cruelle, sous le pseudonyme d'Eza Boto, ou encore Le Pauvre Christ de Bomba). En 1994, après quarante-quatre ans d'exil en France, il était retourné vivre au Cameroun.
Préface à l'édition de 2010. Main basse sur le Cameroun, un livre prophétique, par Odile Tobner
Note de l'éditeur (1972)
Avertissement
I / Les acteurs
Bref rappel historique
Qui est Ahmadou Ahidjo ?
Un innocent aux mains pleines ? - L'homme qui venait du Nord - "Tous les parfums d'Arabie"
Ernest Ouandié
Violence et vérité - Roland Pré ou les débuts de la terreur - Le garrot - La baleine échouée sur la plage ? L'UPC, espoir des pauvres et des jeunes
Monseigneur Albert Ndongmo ou la goutte d'humanité dans un océan de bureaucratie
Paradoxes de la condition bureaucratique camerounaise - Un système socipolitique aberrant - Un pillage frénétique - Dictature, flibuste et compagnie... - Albert Mdongmo, prince de l'Église ou prophète ?
II / Les mystères de Yaoundé
La capture d'Ernest Ouandié
L'UPC, un mort qu'il faut qu'on tue ?
Action psychologique...
L'arrestation de Mgr Ndongmo ou l'odieuse machination
Comme un poisson dans l'eau ? ... - L'hallali
III / Le procès
Sinistre prélude
Les lumières viennet de La Croix
Manœuvre diabolique ou maladresse funeste ?
Effervescence salutaire ? - Raid
À quoi servent les conventions internationales ?
Le vain combat de Mr J.-J. de Felice et du Comité international de défense d'Ernest Ouandié - Feu vert !
Les observateurs internationaux ou la stratégie de la normalisation
Qui a circonvenu M. Pettiti ? - Myopie ou aveuglement ?
Mgr Albert Ndongmo à Canossa
Un mystère Ndongmo ? - L'aman
IV / Honte et malédiction sur les Vietnam... des autres
À gauche comme chez Maxim's
Us go home !
L'intelligence française malade de l'Afrique gaullienne ?
Temps nouveaux et vieux prétextes - L'aube de la "guaullocratie ".